Solutions n Recourir aux travaux d'assainissement et empêcher la bidonvilisation sauvage, pourraient endiguer le phénomène. Au lieu de régler définitivement un problème de caniveaux et de drainage des eaux pluviales, pourtant simple si l'on déploie les moyens, on laisse souvent passer l'orage pour comme solution de facilité, reloger des sinistrés dans des chalets qui prennent alors l'allure de cache-misère et de cache-ineptie. Pourtant bien avant qu'un désastre n'intervienne, l'on pouvait aisément empêcher l'avènement des crues, parfois mortelles, en recourant à tout type de travaux d'assainissement et en empêchant par les termes les plus dissuasifs l'essaimage des constructions illicites dans des lotissements où il n'existe pas la moindre canalisation. Pour un expert en environnement, «sans une politique d'aménagement fiable, le danger aux abords des oueds quand ce n'est pas sur leur lit, demeure toujours présent ». Là, où des centaines de familles viennent s'agglutiner en construisant baraques et bicoques, en attendant un hypothétique relogement dans des appartements qu'on vend et on revend au gré des campagnes de dé-bidonvilisation, considérée à juste titre d'ailleurs, par bon nombre d'observateurs avisées, comme étant curieusement derrière l'éclosion du phénomène de bidonvilisation. «Lorsque les pouvoirs publics parlent de volonté d'éradiquer les maisons de fortune, des gens sans scrupules construisent des gourbis en 12 heures sur une berge, ils font cela pour être relogés. Il y a ceux qui ont déjà eu des appartements mais s'obstinent à rester dans des baraques car cela est comme un commerce pour eux. Ils versent dans la vente des appartements et ils versent aussi dans la vente des baraquements», déplore un responsable du secteur de l'urbanisme de l'APC de Hussein. Le danger tel qu'il se présente aujourd'hui, est préoccupant à plus d'un titre. Car au dessous des baraques et des lotissements construits à l'emporte-pièce, il existe des centaines de kilomètres de rigoles obstruées, des caniveaux rarement nettoyés, et qui finissent par inonder maisons et quartiers, détruire moissons et récoltes et endommager, ponts, chaussées et tunnels. Car au bout du compte, les 700 victimes du triste 10 novembre 2001 de Bab el-Oued, ne l'ont pas été à cause d'une abondante pluviométrie ou à cause d'un Rita ou d'un Nino dévastateurs, mais plutôt en raison d'un cumul de pratiques anarchiques dans la gestion urbaine.