La Russie se prépare à des discussions houleuses cette semaine avec les Etats-Unis et l'Union européenne après une série de déclarations enflammées aux relents de Guerre froide sur un nombre croissant de contentieux, du bouclier antimissile américain aux droits de l'Homme. La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice est attendue mardi à Moscou pour des entretiens avec son homologue russe Sergueï Lavrov avant un sommet UE -Russie vendredi sur les bords de la Volga, en présence de la chancelière allemande Angela Merkel. «Cela sera dur pour tout le monde. Ni les discussions de Rice ni le sommet UE -Russie ne produiront d'avancées concrètes», anticipe Evgueni Volk, analyste à la Fondation Heritage à Moscou. «Les relations n'ont pas été telles depuis la Guerre froide», note-t-il. Condoleezza Rice doit aborder une série de sujets qui irritent au plus haut point les Russes, du projet de bouclier antimissile américain en Pologne et en République tchèque au «développement de la démocratie en Russie», selon son porte-parole. Donnant d'avance le ton, la secrétaire d'Etat a déploré la «concentration des pouvoirs au Kremlin» et appelé à «des élections libres et équitables» en Russie en décembre (législatives) et mars (présidentielle) prochains. Depuis des semaines, le Kremlin se livre pour sa part à un réquisitoire anti-américain, accusant Washington de «déstabiliser» le monde avec sa vision «unipolaire» et de vouloir relancer la course aux armements avec son projet de bouclier antimissile.