Résumé de la 145e partie n La police presse Doug avec des questions qui finissent par mettre le suspect mal à l'aise. Il perd le contrôle de ses nerfs… L'affolement provoqua une réaction instinctive chez Doug. Il se leva d'un bond, repoussant sa chaise si violemment qu'elle se renversa en arrière. «Allez vous faire foutre !», leur cracha-t-il à la figuré tout en s'élançant vers la porte de la salle des interrogatoires. Denny avait pris un risque calculé en attendant pour héler un taxi le moment où Neeve pénétrait dans le sien. Mais il connaissait le côté fouineur des chauffeurs de taxi. Le plus judicieux était d'en arrêter un et de dire d'une voix essoufflée : «Un salaud vient de me piquer mon vélo. Suivez vite ce taxi. J'suis foutu si je remets pas cette enveloppe à cette nana.» Le chauffeur était vietnamien. Il fit un signe de tête indifférent et coupa habilement la voie à un bus en se rabattant à gauche dans Madison avant de s'engager dans la Quatre-vingt-cinquième. Denny se renfonça dans le coin, la tête baissée. Il ne voulait pas que le chauffeur pût l'observer dans le rétroviseur. La seule remarque du type fut : «Tous fêlés. Si y avait un marché pour les pets de lapin, ils les voleraient.» L'anglais du Viet était excellent, constata amèrement Denny. A l'angle de la Septième Avenue et de la Trente-sixième Rue, le taxi qu'ils suivaient passa au feu et ils le virent disparaître. «Navré», s'excusa le chauffeur. Denny savait que Neeve allait probablement descendre au bloc suivant ou à l'autre. Son taxi ralentirait sans doute dans les embouteillages. «Bon, qu'ils me fichent à la porte s'ils veulent. J'ai vraiment essayé.» Il paya la course et s'éloigna d'un pas nonchalant vers le nord. D'un coup d'œil en biais, il vit le taxi repartir, descendre la Septième Avenue. Denny changea brusquement de direction et fonça vers la Trente-sixième Rue. Comme à l'accoutumée, les rues étaient prises dans le tourbillon effréné du quartier de la confection. On déchargeait des camions, garés en double file le long de la chaussée et gelant presque totalement la circulation. Des coursiers en patins à roulettes se faufilaient dans la foule ; indifférents aux piétons et aux véhicules, des livreurs poussaient des portants chargés de vêtements. Les klaxons hurlaient. Des hommes et des femmes vêtus à la dernière mode parcouraient les trottoirs, parlant avec animation, sans se soucier de l'agitation et des encombrements autour d'eux. L'endroit idéal pour un meurtre, pensa Denny avec satisfaction. A mi-bloc, il vit un taxi s'arrêter prés du trottoir et regarda Neeve Kearny en sortir. Avant qu'il pût s'approcher d'elle, elle s'était engouffrée dans un immeuble. Il prit son poste d'observation de l'autre côté de la rue, à l'abri d'un gros camion. «En plus de tes fringues de luxe, tu ferais bien de te commander un linceul, Kearny», marmonna-t-il pour lui-même. A l'âge de trente ans, Jim Greene venait d'être promu inspecteur. Sa rapidité à analyser une situation et à choisir instinctivement le bon moyen d'action lui avait acquis la confiance de ses supérieurs. Aujourd'hui, on lui avait confié la mission ennuyeuse mais essentielle de surveiller le lit d'hôpital où reposait l'inspecteur Tony Vitale. (à suivre...)