Au XIXe siècle, Vivien de Saint Martin a identifié dans l'oued Djedi, le Nigris Flumen (fleuve noir) dont parle Pline l'ancien dans le chapitre de L'Histoire naturelle consacré à l'Afrique. Comme Pline situe le fleuve aux confins de l'Ethiopie, constituant ainsi une frontière entre les populations blanches et noires, on a pensé aussi au Niger (voir G. Charles-Picard,1944). Mais on est revenu au Djedi. J. Desanges, dans son commentaire de L'Histoire naturelle, explique que le terme éthiopien, qui signifie «visage brûlé» ne s'applique pas seulement aux populations noires, mais désigne aussi les populations au teint halé (p.349. L'oued Djedi a fait partie, dans l'Antiquité, du limes, délimitant la zone contrôlée par les Romains et renforcé, un peu plus au sud, par le fossatum Africa, long fossé de plusieurs centaines de kilomètres, qui constituait une véritable frontière, entre la zone «utile», notamment, dans son cours oriental et le désert... Ce fossé, dont on peut encore voir le tracé, est connu aujourd'hui sous le nom de Saguiet bent-el-Khas*. La présence de l'oued, qui assurait un apport important en eau, a permis la pratique de l'agriculture et l'implantation d'une ville importante : Gemellae.