Résumé de la 161e partie n Neeve a eu la vie sauve grâce à Sal. Mais, elle l'accuse d'avoir tout manigancé. Sal pointe son pistolet en direction de Neeve... Bien sûr que je le savais, dit-il. La rumeur dit que c'est Steuber qui a ordonné de te supprimer. Tout le monde ignore que c'est moi l'instigateur de ce bruit, moi qui suis à l'origine du contrat. Je dirai à Myles que j'ai pu abattre ton tueur, mais trop tard pour te sauver. Ne t'en fais pas, ma chérie. Je le consolerai. Je suis très bon pour ça.» Neeve resta figée sur place, incapable de bouger, au-delà de la peur. «C'est Maman qui a dessiné la collection Barrière du Pacifique, dit-elle. Tu lui as volé ses croquis, n'est-ce pas ? Et Ethel l'a découvert. C'est toi qui l'as tuée ! C'est toi qui l'as habillée et non Steuber ! Tu savais quel chemisier allait avec l'ensemble !» Sal se mit à rire, un gloussement sinistre qui le secoua de la tête aux pieds. «Neeve, dit-il, tu es beaucoup plus intelligente que ton père. C'est pourquoi je dois me débarrasser de toi. Tu as deviné que la disparition d'Ethel était anormale. Tu as remarqué que tous ses manteaux d'hiver se trouvaient encore dans sa penderie. Je savais que tu t'en apercevrais. Quand j'ai vu un croquis de la collection Barrière du Pacifique dans le livre de cuisine, j'ai immédiatement su que je devais l'éliminer, de quelque façon que ce soit, y compris en m'ébouillantant la main. Tôt ou tard, tu aurais fait le rapprochement. Myles ne l'aurait jamais reconnu, pour sa part, même si on l'avait agrandi à la dimension d'un panneau d'affichage. Ethel a découvert que l'histoire de mon inspiration au cours d'une visite à l'Aquarium de Chicago n'était qu'un mensonge. Je lui avais promis de lui donner des explications et je me suis rendu chez elle. Elle était sacrément perspicace. Elle savait que j'avais menti, m'a-t-elle dit, et pourquoi j'avais menti — parce que j'avais volé ces dessins. Et elle allait le prouver. — Ethel avait vu le livre de cuisine, dit Neeve d'une voix blanche. Elle a reproduit l'un des croquis dans son agenda.» Sal sourit. «Comment est-elle parvenue à faire le rapprochement ? Elle n'a pas vécu assez longtemps pour me l'expliquer. Si nous avions le temps, je te montrerais le carton à dessin que ta mère m'a confié. Toute la collection s'y trouve.» Ce n'était pas Oncle Sal. Ce n'était pas l'ami d'enfance de son père. C'était un inconnu qui la haïssait, haïssait Myles. «Ton père et Dev, ils me traitaient comme un rien du tout lorsque nous étions gosses. Se moquaient de moi. Ta mère. Grande classe. Belle. Avec un sens inné de la mode. Et qui gâchait ses dons avec un lourdaud comme ton père, incapable de reconnaître un peignoir d'intérieur d'une robe de cérémonie. Renata. Elle me regardait de haut, sachant que je ne l'avais pas, ce talent. Mais quand elle a voulu savoir quel couturier lui prendrait ses dessins, devine qui elle est venue trouver ! «Neeve, tu ignores encore le plus beau. Tu es la seule qui le saura jamais, et tu ne seras plus là pour le dire. Neeve, pauvre sotte, je n'ai pas seulement volé la collection Barrière du Pacifique à ta mère. Je lui ai tranché la gorge pour l'obtenir !» «C'est Sal ! murmura Myles. Il a arraché la poignée de la cafetière. Il voulait détruire ces croquis. Et Neeve se trouve peut-être avec lui en ce moment même. (à suivre...)