Plus de la moitié des 50 députés au Parlement koweïtien sont impliqués dans différentes affaires de corruption, a affirmé hier mardi une ONG locale. «Nous avons découvert que des députés touchent de l'argent en échange de l'octroi de permis de résidence, d'autres se servent de leur immunité pour faire des profits et corrompre, à coups de pots-de-vin», a dit Aïcha al-Rachid, présidente de l'Ong Competent Parliamentary Performance Institution (CPPI). Dans une conférence de presse à Koweït, elle a précisé que ces accusations étaient étayées par des preuves solides et une surveillance proche des députés au cours des quatre derniers mois. Selon elle, une trentaine des 50 députés sont impliqués dans des affaires de corruption. La CPPI a été créée il y a quatre mois, principalement pour renforcer la place des femmes dans la société koweïtienne, et pour mener enquêtes et études. Mme Rachid, première koweïtienne à s'être portée candidate aux élections générales en 2006, a indiqué qu'elle remettrait le rapport sur la corruption des députés, notamment les preuves qu'il contient et qui n'ont pas été fournies à la presse, à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah. «Certains députés se sont servis de leur influence pour faire libérer des personnes accusées de viol ou de trafic de drogue», a-t-elle ajouté. Selon le rapport, un certain nombre de députés, qui n'étaient pas riches avant leur élection, se sont subitement enrichis quelques mois plus tard, après avoir usé de leur immunité et de leur influence. Aucun nom n'a été divulgué devant la presse, mais, selon Mme Rachid, tous les noms des députés corrompus se trouvent dans le rapport.