Intervention Le dirigeant de l?ex-FIS était tellement vague dans ses réponses que son interlocuteur était, à chaque fois, obligé de lui rappeler que l?émission qu?il présente traite des questions d?actualité pratique. Annoncée en grande pompe, l?intervention en direct du leader de l?ex-Fis, Abassi Madani sur la chaîne qatarie El-Djazira a finalement fait l?effet d?une montagne accouchant d?une souris. Le leader islamiste, que l?animateur de l?émission Bila Houdoud a présenté comme le président du Front islamique du salut dissous en Algérie, a éludé toutes les questions qui lui ont été posées sur le contenu de «l?initiative» de sortie de crise dont il ne cesse de parler depuis son départ à l?étranger. S?arrêtant à des généralités, il a déclaré que toute solution à la «tragédie» de l?Algérie doit passer par l?arrêt de l?effusion de sang. Une démarche qui nécessite, selon lui, la libération de tous les détenus, qu?ils soient politiques ou de droit commun, «car ils sont plutôt des victimes», le changement du système et la levée de l?état d?urgence. Malgré son insistance, à en savoir davantage sur «l?initiative» en question, l?animateur de l?émission n?a pas pu arracher une quelconque exclusivité à Abassi qui tentait, à chaque fois, de le mener sur son terrain de prédilection, à savoir celui des discours «hautement politiques». Le dirigeant de l?ex-Fis était tellement vague dans ses réponses que son interlocuteur était à chaque fois obligé de lui rappeler que l?émission qu?il présente traite des questions d?actualité pratique. Sur ce registre, et à la question de savoir pourquoi ladite «initiative» n?a pas été envisagée dans les années 1990, Abassi aura cette réponse : «C?est comme si vous me posiez la question : pourquoi est-on en hiver et pas en été ?» A la fin de l?émission, l?animateur arrivait mal à cacher sa déception pour avoir échoué à «faire parler» son invité. Un invité qui s?est attaqué au système algérien accusé de tous les maux, s?est «solidarisé» avec le peuple algérien, «devenu parmi les peuples les plus pauvres au monde par la faute de ceux qui gouvernent le pays depuis 1962 (?) J?ai vu, à partir du balcon de ma maison, une femme chercher, tôt le matin, dans une poubelle quelque chose à manger ! C?est vous dire combien le peuple algérien souffre». Abassi a affiché donc une sensibilité qu?on ne lui connaissait pas. A-t-il oublié que si ce peuple souffre de pauvreté, il a terriblement souffert et continue de souffrir des affres du terrorisme que lui-même et consorts ont dirigé ?