«Ali le Chimique», cousin de Saddam Hussein, et deux autres hauts responsables de l'ancien régime irakien ont été condamnés à mort aujourd'hui, dimanche, par le Haut tribunal pénal irakien pour le massacre de 182 000 Kurdes en 1988. Principal accusé du procès, Hassan al-Majid, dit «Ali le Chimique», a été condamné à mort par pendaison. L'ancien ministre irakien de la Défense, Sultan Hachim al-Tai, et Hussein Rachid al-Tikriti, ancien directeur-adjoint des opérations militaires en Irak, ont, eux aussi, été condamnés à la peine capitale. Au total, six accusés comparaissaient devant le Haut Tribunal pénal irakien, une juridiction spécialement créée pour juger les responsables de l'ancien régime. Deux des accusés, Farhan al-Joubouri et Sabir al-Douri, deux anciens dirigeants des puissants services du renseignement militaire, ont été condamnés à la prison à vie. Au cours de ce procès qui s'était ouvert le 21 août 2006, les accusés avaient expliqué pour leur défense que les opérations Anfal constituaient un exemple classique de lutte antiguérilla, dans le cadre de la guerre ayant opposé l'Irak à l'Iran entre 1980 et 1988. «Ali le Chimique» avait ouvertement reconnu avoir ordonné le recours à l'arme chimique pour gazer des Kurdes. «C'est moi qui ai donné les ordres à l'armée pour détruire des villages et reloger les villageois», avait-il dit, affirmant à plusieurs reprises ne pas avoir commis d'«erreur».