Résumé de la 3e partie Ma Z?likha, toujours à ses marmites, évoque le mariage qu?elle prépare pour Omar et la fille de Khdaouedj. Les temps changent, Z?likha, à chaque génération ses coutumes ! ? Versons le café pour les hommes, les thermos sont vides ! Et les deux femmes retournent dans la cuisine. Le repas du soir est servi. Les jeunes filles s?affairent autour de la vaisselle, qu?elles lavent et qu?elles laissent égoutter dans de grands paniers en plastique. La nuit est tombée depuis longtemps déjà et les deux cuisinières, après avoir dîné à leur tour, ôtent leur tablier et devisent gaiement. Dans la cour, etboq oul ghaïta ont repris de plus belle. L?ambiance bat son plein. Les hommes dansent les bras levés. Certains portent des fusils et, de temps à autre, un coup de chevrotine ébranle la nuit. ? Viens, allons voir, Z?hor ! Le marié est arrivé avec ses amis ! Quelques voitures, à coups de klaxon se garent près de la maison. Z?likha se précipite au bord de la terrasse et se penche. ? Regarde ! Mais elle ne continue pas sa phrase. Un coup de feu a retenti dans le ciel, et la vieille femme porte les mains à sa poitrine, et s?écroule sur la terrasse. Le sang macule sa gandoura et coule sur ses kmems fleuris. ? Z?likha ! Z?likha ! Accourez ! Accourez ! Vous avez tué el hadja ! Hommes et femmes accourent sur la terrasse. Ils portent Z?likha dans une pièce, sur un matelas, tandis qu?on appelle une ambulance. Alors, un homme vêtu d?un seroual et portant un chèche sur la tête, se fraye un chemin parmi la foule qui entoure Z?likha. ? Z?likha ! Z?likha ! Ecoute-moi ! Elle ouvre faiblement les yeux. Le drap, qui la recouvre, est taché de sang. Z?likha, ma s?ur, dit le vieil homme en pleurant, pardonne-moi, c?est moi qui ai tiré, et tu es venue devant moi, sur la terrasse. Pardonne-moi ! pardonne-moi ! ? Je te pardonne dit faiblement el-hadja. Je te pardonne, c?est moi qui suis venue à toi. Je te pardonne dounia ouêkhira, frère Ali ! Et elle esquisse un faible sourire, sans cesser de dire : «Je te pardonne, frère Ali, je te pardonne.» Puis, elle lève l?index ? le doigt de la Chahada ? et, sans cesser de sourire, l?ange de Chelghoum Laïd s?en est allé vers un monde meilleur.