Exigences n Le ton monte auprès de la Maison-Blanche pour qu'elle amorce un début de retrait, alors qu'approche l'évaluation attendue en septembre de la nouvelle stratégie américaine en Irak. La guerre des mots fait rage aux Etats-Unis entre le président George W. Bush, le Congrès et la hiérarchie militaire sur le bien-fondé d'un début de retrait d'Irak, trois semaines avant la publication d'un rapport perçu comme décisif. Un rapport du renseignement américain rendu public jeudi a dressé un sombre constat de la situation sur le terrain, la fragilité du gouvernement de Bagdad et les insuffisances de ses forces de sécurité. C'est le moment qu'a choisi l'influent sénateur républicain John Warner pour lancer un pavé dans la mare, jugeant qu'il était temps de signifier au gouvernement irakien que l'engagement américain n'était pas illimité. «Je dis respectueusement au président : choisissez n'importe quel nombre, mais, dans les quelque 160 000 (soldats américains déployés en Irak), disons que 5 000 pourraient commencer à revenir et être à la maison avec leurs familles au plus tard à Noël de cette année», a-t-il dit. «Cinq mille (soldats en moins) ne va pas mettre en danger la mission», a ajouté le sénateur, ancien président et membre de la commission des forces armées du Sénat. «Mais cela enverra le message très clair que nous n'allons pas rester pour toujours», a-t-il ajouté. Le leader démocrate du Sénat, Harry Reid, en a profité pour appeler dès «septembre, les républicains à se joindre aux démocrates pour changer de cap en Irak». Pour sa part, le chef d'état-major interarmées américain, le général Peter Pace, qui doit quitter son poste fin septembre, serait en passe de recommander au président Bush de réduire fortement les forces américaines en Irak l'an prochain. Selon le Los Angeles Times, citant de hauts responsables américains, le général Pace devrait faire valoir que maintenir l'an prochain des effectifs de 100 000 hommes sur les quelque 162 000 déployés actuellement soumettrait l'armée américaine à rude épreuve. La recommandation du général met en relief les différends au sein de l'armée et de l'administration américaine à propos de l'Irak, huit mois après l'envoi d'un renfort de 30 000 hommes. Le général Pace et d'autres responsables américains craignent que la guerre en Irak n'ait «fragilisé les capacités militaire américaines à rétorquer, si nécessaire, à d'autres menaces, comme l'Iran», relève le journal. Le général Rick Lynch, qui commande une division dans la région de Bagdad, a affirmé vendredi que les forces de sécurité irakiennes ne seraient pas prêtes à prendre la relève de la sécurité dans la zone avant le printemps ou l'été 2008.