Résumé de la 16e partie n Le 4 décembre 1872. La goélette américaine, «Dei Gratias» qui navigue dans les eaux de l'Atlantique, découvre un navire abandonné : «Mary Cellars», en français Marie Céleste. Les passagers et l'équipage ont quitté précipitamment le bateau, dit le capitaine Deveau. Reste à savoir pourquoi ? Il se rend dans la cabine de pilotage qui est, comme il s'y attendait, vide. L'eau a pénétré par la porte et la claire-voie laissées ouvertes. Deveau remarque que tous les hublots de droite ont été bouchés par des planches, ceux de gauche sont fermés mais ils laissent entrer un peu de lumière de façon à éclairer la cabine. L'eau a abîmé la pendule, qui ne fonctionne plus, et la literie est mouillée. — Le lit est défait, dit le capitaine aux marins qui l'accompagnent. Une personne y dormait, avant d'y être arrachée... Regardez, on voit encore, dessinée sur les draps, la forme du corps... Un petit corps : — Un enfant dormait probablement ici... Il aperçoit, dans un coin, des vêtements féminins et ajoute : — Il y avait une femme ! Il montre une boîte à ouvrage ouverte, dans laquelle se trouvent des bobines de fil et des aiguilles, il y a, posés sur la table de nuit, des livres et une trousse. On peut voir aussi, dans un coin, une écritoire et un harmonium... — On a l'impression qu'elle travaillait à quelque ouvrage quand elle a été dérangée, dit un marin. — Dérangée ? Mais par quoi ? — et qu'est-ce qu'une femme faisait au milieu d'hommes ? — C'est sans doute la femme du capitaine, dit Deveau. En effet, il était fréquent que dans ce genre de bateau, le capitaine se fasse accompagner par son épouse et même ses enfants. Dans le cas du «Mary Cellars», le capitaine Briggs avait emmené sa femme Sarah et sa fille, Sophie-Mathilde, âgée de deux ans, laissant à la garde de ses grands-parents, au Massachusetts, son fils, Arthur, âgé de sept ans. Le capitaine remarque qu'il n'y a pas de traces de repas dans la cabine. La disparition a donc eu lieu avant l'heure du déjeuner, à moins que la vaisselle n'ait été rangée. On se rend à la cuisine. Aucune nourriture n'est cuite. Les marmites, les assiettes et les verres sont propres et bien rangés. Aucun débris d'aliment ne traîne sur la table. Cela confirme donc l'hypothèse que la disparition a eu lieu dans la matinée. Outre l'absence de repas, il y a le fait que le lit de la cabine n'ait pas été fait. Les chambres des marins sont plus sèches que celle du capitaine. En tout cas, les coffres où ils rangent leurs effets personnels ne sont pas mouillés. Le capitaine fait ouvrir les coffres : les effets et tous les objets sont là. Il y a aussi, sur le sol, des bottes de toile cirée et, sur les tables, des pipes. L'équipage est également parti en catastrophe, il n'a rien emporté. Dans la cabine du second, on trouve le journal de bord de la goélette. — Peut-être qu'on va savoir ce qui s'est passé, dit le capitaine. — il faudrait encore que le second ait correctement et régulièrement rempli son journal ! (à suivre...)