Résumé de la 15e partie n Comme tant d'autres bateaux, le «Wasp», conduit par son capitaine Blakley, a fini par disparaître dans la zone des Bermudes. La journée est belle, ce 4 décembre 1872. La goélette américaine, «Dei Gratias», navigue dans les eaux de l'Atlantique, se rendant vers Gibraltar. En passant devant l'archipel des Açores, la vigie signale un bateau à l'horizon. — Ce n'est qu'un bateau, répond le capitaine du «Dei Gratias», David Morehouse. — Capitaine, dit la vigie, c'est une goélette... — Il doit en passer des dizaines par jour, dans cette région, dit le capitaine. — J'en conviens, dit la vigie, mais il y a quelque chose de bizarre... — Quelque chose de bizarre ? — Oui, capitaine, sa voilure ne correspond pas au vent modéré qui souffle actuellement... Le capitaine se saisit de sa lunette et la pointe en direction de la goélette. — Vous avez raison, dit-il à la vigie, et de plus, le bateau navigue à grandes embardées, comme s'il n'y avait personne au gouvernail... Le capitaine décide de se rapprocher du bateau et de voir ce qui se passe à bord. On découvre que la goélette porte le nom de «Mary Cellars», en français Marie Céleste, et qu'elle a été immatriculée à New York. La plupart des voiles ont été descendues et celles qui sont encore levées sont déchirées, ou alors flottent dans le sens contraire du vent, comme si le bateau venait d'essuyer une tempête ou une attaque. Cette impression est renforcée par le fait qu'il ne n'y a personne sur le pont. — Ohé, du bateau, crie le capitaine, dans son porte-voix. Mais personne ne répond. Le second, Olivier Deveau, s'approche du capitaine. — Capitaine, le bateau est abandonné... — Abandonné ? — Oui, j'ai l'impression qu'il n'y a personne à bord. — Nous allons voir cela tout de suite. Il envoie aussitôt le second et deux marins en reconnaissance. Deveau constate aussitôt qu'il n'y a personne sur le pont. Il remarque tout de suite que l'habitacle sous lequel se trouve la roue du gouvernail est brisé et le compas cassé. «Diable» fait l'homme. Le garde-fou ou balustrade sous lequel se trouve la chaloupe de sauvetage a été arraché, et il n'y a plus d'embarcation. Deveau pense que le bateau a été éprouvé par la tempête qui a soufflé il y a quelques jours sur l'Atlantique. Il pense aussi que les occupants du bateau l'ont quitté de peur de faire naufrage. Il descend dans la cale et remarque que deux panneaux ont été arrachés et de l'eau s'est infiltrée, mais la quantité d'eau, un mètre environ, n'est pas de nature a entraîner le bateau dans les fonds. Les pompes sont en bon état et pouvaient être utilisées pour évacuer l'eau. Cependant, en remontant sur le pont, Deveau remarque qu'une pompe gît, démontée, comme si on l'avait retirée de la cale pour la réparer. «Que s'est-il passé ?», demandent les marins qui accompagnent le second. (à suivre...)