Ecole n Beït el-'oud el-arabi de Constantine sera «sauvée et rouverte sur des bases plus solides», a affirmé l'initiateur du projet, le musicien irakien Naceer Shemma, de passage dans la capitale de l'Est algérien où il a dirigé, samedi, un gala. Selon le virtuose du luth, «le wali de Constantine s'est personnellement engagé à veiller sur la reprise du projet», auparavant abrité et pris en charge par l'école privée de musique Maya qui vient de fermer, entraînant la mise entre parenthèses de l'école chère à Naceer Shemma. Pour rappel, la nouvelle Beït el-'oud el-arabi de Constantine, qui fait partie du réseau d'écoles du même nom, lancé par le musicien à travers le monde arabe, sera abritée par une aile du palais du bey en restauration, a confié à l'APS le musicien irakien s'appuyant sur les promesses qui lui ont été faites par le wali. En attendant la mise en place de la nouvelle structure, un enseignant de Beït el-'oud el-arabi du Caire continuera de préserver le noyau lancé, il y a deux ans, à l'école Maya et qui, malgré sa courte durée, a pu faire «germer quelques bonnes graines». Ce sont en effet sept anciens élèves de cette école qui militent aujourd'hui pour la relance du projet, insistant auprès de son initiateur pour qu'il veille à son aboutissement. L'école de luth de Constantine sera donc, aux dires de son initiateur, préservée. En marge de sa participation aux festivités de «Alger capitale de la culture arabe», Naceer Shemma a obtenu du ministère de la Culture la promesse de l'ouverture d'une antenne de Beït el-'oud el-arabi au Palais des Raïs de la capitale, un monument qui a énormément séduit le musicien et renforcé son enthousiasme. Apparemment, ce magicien du luth, qui n'hésite pas à ouvrir des écoles pour l'enseignement de son instrument de prédilection dès qu'une occasion se présente, n'est pas effrayé par la lourde responsabilité que cela représente sur le plan pédagogique. «Je pars de la conviction que faire bénéficier les autres du don que l'on possède est un devoir, au même titre que la zakat, car j'estime que le don n'est pas la propriété exclusive de celui qui l'a, mais un bien qu'il doit partager avec les autres et c'est cela qui m'a permis d'avoir des élèves partout dans le monde», a-t-il tenu a souligner. S'agissant de la manière dont il compte assurer une formation dans les nombreux Beït el-'oud ouverts dans bon nombre de pays arabes, et qui ne cessent d'augmenter, Naceer Shemma rassure : «Tout élève formé dans ces écoles fait un serment semblable à celui d'Hippocrate, de former à son tour au moins 20 autres élèves, lesquels démultipliés avec chaque nouvelle promotion, imaginez le nombre auquel on peut aboutir. J'espère qu'à l'avenir aucun étudiant ne sortira de l'université sans savoir jouer d'un instrument de musique au moins».