Mal nourris et sous-payés, les travailleurs asiatiques à Dubaï, comme ailleurs aux Emirats arabes unis, peuvent manger à leur faim et gratuitement pendant tout le mois du ramadan. Dès l'appel à la prière marquant la rupture du jeûne, des centaines d'hommes, en grande majorité originaires de pays du Sud-Est asiatique, rassemblés sous un chapiteau dressé près d'une mosquée dans un quartier chic de Dubaï, se voient servir des repas offerts par des agences caritatives ou des bénévoles. Assis à même le sol, des ouvriers, parfois en bleu de travail, des jardiniers, des chauffeurs de taxi, mais aussi des techniciens mangent avec leurs doigts du poulet accompagné de riz, après avoir rompu le jeûne avec des dattes et du lait, comme le veut la tradition. De l'eau minérale ou du jus de fruit, ainsi qu'une orange ou une pomme, complètent le menu, servi sur des tapis couvrant le sol. «C'est un repas complet. Je m'en réjouis. Autrement, j'aurais dû me contenter d'un casse-croûte comme dîner après une journée de jeûne», particulièrement éprouvante en ce mois de septembre où la température atteint encore 40°C, explique Mazhar, un Indien de 31 ans originaire de Bombay. A l'instar de cet employé d'une société de maintenance, Chafiq, un jardinier pakistanais, chétif et l'air fatigué,qui vient quotidiennement sous le chapiteau depuis le début du ramadan en compagnie de compatriotes, déclare : «Nous mangeons à notre faim et les plats sont variés.».