Cas n Originaire de Hadjout, Rédha, 17 ans, habite à Tipaza-ville. Il ne fait rien dans la vie. Il a un niveau de 4e année primaire et vit avec sa famille composée de 8 personnes. Il fréquente la cantine de Bachir-Ibrahimi depuis 5 ans, donc depuis l'âge de 12 ans. «mes parents le savent», nous confiera-t-il, refusant de répondre à d'autres questions. Madjid, un jeune adolescent de 17 ans. A peine 10 minutes après El-Adhan, il est déjà au 2e plat, ce qui paraît normal et naturel pour ses amis. Ce jeune homme est du village rural de Fedjana, à quelques kilomètres du chef-lieu de Hadjout. «je passe toute la journée du ramadan en ville, à Hadjout, et je rentre à la maison après le f'tour. Ici, en ville, je suis mieux. A Fedjana, c'est «mort» et on n'a pas d'éclairage public donc, je m'ennuie. En revanche, à Hadjout, je joue au foot et je fréquente les salles de jeu.» Nous lui demandons comment il fait pour avoir de l'argent, Madjid nous répond : «mes amis me payent les jeux que je veux. Et je vends de temps à autre des figues. J'ai longtemps cherché du travail, en vain.» «mais comment as-tu eu l'idée de manger à la meïda de ramadan ?» «un jour de ramadan, je me baladais en ville à Hadjout et j'ai raté le dernier bus et je ne savais plus où aller, on m'a alors orienté vers cette cantine où je me suis fait beaucoup d'amis.» M. Soufiane ne refuse pas de nous parler. D'ailleurs, c'est lui qui nous sert d'intermédiaire avec certains de ses amis. La cigarette juste après le f'tour, il nous indiquera qu'il refuse de vivre hors de Hadjout, sa ville natale. Sa famille, selon lui, a déménagé depuis 2 ans à Annaba et il a refusé de la suivre. «que vais-je faire à Annaba ? Ici, j'ai mes amis et mes repères», nous a-t-il confié. Mais comment fais-tu pour vivre ? «parfois, je dors chez un ami et la majorité du temps, nous passons la nuit dehors ; d'ailleurs nous avons été agressés à maintes reprises mais Dieu est avec nous. C'est vrai, il n'y a pas mieux que chez soi, entouré de sa mère et de son père, mais je dois travailler et pour l'instant je ne peux pas rentrer chez moi.», a-t-il ajouté. Il est dans les rues depuis 7 ans. Donc, il a quitté sa famille 5 ans avant qu'elle ne déménage à Annaba. Il avait à peine 11 ans ! «Je me suis rendu dans les 48 wilayas et je n'ai pas trouvé de travail. Je ferai n'importe quoi, serveur, garçon de salle, vendeur… et n'importe où. C'est ça la jeunesse algérienne, elle souffre. je ne vais pas bien», conclut-il.