Avertissement n «Le Kosovo va se déclarer indépendant de la Serbie dans les jours qui suivent l'échéance de décembre pour les pourparlers sur le statut de la province si aucun accord n'est trouvé.» C'est la mise en garde du Premier ministre kosovar Agim Ceku. «Il doit y avoir un Kosovo indépendant avant le 10 décembre», a déclaré le responsable au cours d'une conférence de presse au Foreign Office à Londres, après s'être entretenu avec le ministre des Affaires étrangères David Miliband. «Il s'agit de quelques jours, pas de semaines, ni de mois», après cette échéance, a insisté le Premier ministre de la province serbe à majorité albanaise. Les pourparlers entre la Serbie et le Kosovo supervisés par une troïka composée de l'Union européenne, de la Russie et des Etats-Unis sur un éventuel statut d'indépendance sous supervision international doivent s'achever le 10 décembre. Mais les discussions n'ont pas beaucoup avancé jusqu'à présent, et les parties doivent retourner à la table des négociation dimanche à Bruxelles. Agim Ceku a indiqué à la presse que sa délégation, qui inclut le président kosovar Fatmir Sejdiu, avait reçu confirmation du «soutien sans réserve» de Londres à Pristina. La Grande-Bretagne, cependant, n'est pas allée jusqu'à s'aligner sur les Etats-Unis en soutenant complètement l'indépendance du Kosovo mais a dit soutenir le projet de l'envoyé spécial des Nations unies sur le Kosovo, Martti Ahtisaari, en faveur d'une indépendance sous supervision internationale. La position des Etats-Unis a provoqué des tensions avec la Russie qui soutient la Serbie et son refus de renoncer à ce qu'elle considère comme une partie intégrante de son territoire et de son histoire. «La déclaration (d'indépendance) ne peut qu'être unilatérale. Ce que nous faisons est rechercher autant de soutien que nous pouvons», a déclaré M. Ceku. «Nous voudrions avoir tout le soutien des membres de l'Union européenne mais nous avons dit clairement nous ne sommes pas prêts à attendre jusqu'à ce qu'ils soient prêts pour (notre) indépendance», a-t-il ajouté. La Russie a menacé d'opposer son veto au Conseil de sécurité de l'ONU en cas de vote sur l'indépendance du Kosovo. A Belgrade, le bureau du Premier ministre serbe Vojislav Kostunica a reproché à la communauté internationale de ne pas avoir mis en garde les Albanais du Kosovo contre de pareilles déclarations.