Apparemment, l?appel du ministère de l?Education nationale à la reprise des cours n?a pas eu un grand écho parmi les enseignants grévistes. Ces derniers, qui ont décidé de maintenir leur grève qui paralyse les lycées du pays depuis plus de sept semaines, semblent déterminés plus que tout à garder la tête froide devant les menaces de radiation proférées par la tutelle. Aux lycées Aroudj et Kheir Eddine- Barberousse d?Alger, Amara-Rachid de Ben Aknoun, Okba de Bab El-Oued et El- Emir Abdelkader de ce même quartier, les enseignants ont été aujourd?hui, fidèles à la décision de ne pas reprendre les cours. Le grand portail de l?établissement Aroudj et Kheir Eddine-Barberousse est resté fermé toute la journée devant les dizaines de lycéens qui ont fait le déplacement tôt le matin après avoir entendu l?annonce de la reprise à la télévision algérienne. «Le journal télévisé nous a informés que le conflit entre la tutelle et les enseignants grévistes avait trouvé un dénouement alors que nos enseignants l?infirment», lance un lycéen de cet établissement. Les quelques enseignants venus se regrouper devant le portail du lycée ont fini par rebrousser chemin. «Nous nous sommes mis d?accord pour ne pas reprendre les classes avant la décision, aujourd?hui, de nos deux syndicats le CLA et le Cnapest.» Adossée au mur, une dizaine de lycéens préfèrent rester devant leur lycée pour essayer d?en savoir plus. «On ne comprend pas les raisons qui poussent la tutelle à continuer de faire la sourde oreille aux revendications socioprofessionnelles somme toute légitimes de nos enseignants»,soutient une lycéenne inquiète de son sort. «On ne veut pas d?une année blanche. Le mieux, c?est que les deux parties essayent de trouver un terrain d?entente pour nous permettre de rattraper le retard avant que cela ne soit trop tard», tient-elle à souligner.