Sans préavis, quelques conducteurs de train ont observé ce matin un arrêt de travail. La circulation des trains était totalement bloquée. Cette grève «sauvage» a pris au dépourvu les usagers de la Sntf. Elle est, selon le SG de la FNC, contraire aux engagements du syndicat de garantir le service public, conformément au pacte social. Quelques conducteurs de train, trois ou quatre selon la FNC, ont entamé, ce matin, un débrayage sans avoir informé, au préalable, ni le syndicat national ni la direction générale de la Société nationale du transport ferroviaire (Sntf). Leur arrêt «inopiné» de travail a causé une paralysie au niveau des chemins de fer, puisque les trains qu'ils conduisent sont restés immobiles, ce qui a entravé la circulation des autres trains. Nous avons tenté de contacter les grévistes pour plus d'informations, mais nous n'y sommes pas parvenus. Un responsable du syndicat national nous a informés qu'ils étaient au niveau des ateliers de la Sntf, à Belcourt. A notre arrivée aux ateliers, des agents de sécurité nous ont dit que les conducteurs grévistes se trouvaient au niveau du chemin de fer. «Impossible d'y accéder car vous n'avez aucune autorisation», nous signale le chef des agents de sécurité au niveau des ateliers en question. Contactée,la Fédération nationale des cheminots (FNC) se lave les mains de cette grève «illégale et non conforme aux engagements du syndicat relatif à la garantie du service public en toute circonstance». Abdelhamid Derradj, secrétaire général de la FNC, s'est montré intransigeant sur cette question. «C'est une grève spontanée déclenchée par certains conducteurs qui sont, pourtant, adhérents à la FNC. Il n'y a eu aucune consultation au préalable et les grévistes d'aujourd'hui n'ont même pas pris le soin de nous informer. C'est un débrayage illégal qui porte atteinte au service public», nous a indiqué le SG de la FNC affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta). Conformément au pacte social signé avec le gouvernement, la fédération des cheminots s'est engagé, selon lui, à ne pas procéder à des grèves pour ne pas porter atteinte à la principale mission de la Sntf, le service public. «Nous avons toujours opté pour le dialogue avec les responsables de l'entreprise afin de faire valoir nos revendications. D'ailleurs, c'est à partir de demain dimanche que nous allons entamer un autre processus de négociation», explique encore M. Derradj. Le même responsable estime qu'il n'y a aucune nécessité de recourir à la protestation d'autant que l'entreprise fait part de son intention de répondre aux revendications des travailleurs. «Rien qu'en 2007, nous avons obtenu une augmentation de salaire de 22%. Nous n'avons aucun problème avec la direction de la Sntf et donc il n'y a aucune raison de perturber le service public», ajoute notre interlocuteur.