Perspective n Une convention a été signée, hier, entre l'Institut supérieur de gestion et planification (Isgp), l'Institut des hautes études financières (Ihef) et l'Ecole supérieure de gestion (ESG). L'objectif visé par cet accord, dont la cérémonie de signature s'est déroulée à El-Moudjahid, portant la création d'un consortium ayant trait à la promotion de la formation supérieure des spécialistes exerçant dans le système financier et comptable, est d'assurer une meilleure transparence dans les bilans des entreprises et les grands cabinets d'expertise comptable, mais également de faciliter la vérification des comptes. Cependant, les experts en la matière ont tenu à mettre à nu les difficultés, en matière de formation des comptables et experts, qui pourront entraver l'application de ce texte juridique. D'où la rencontre d'hier. Divers experts, représentant une mosaïque d'institutions, ont tenu, à tour de rôle, à mettre en relief la nécessité de prendre en charge les experts et comptables pour bien appliquer cette nouvelle loi, qui est conçue aux normes internationales. M. Djerrad, expert-comptable, a fait savoir que «la comptabilité doit s'adapter aux nouvelles normes internationales adoptées jusqu'ici par 120 pays, dont la plupart des pays arabes». Notre pays, explique l'orateur, est tenu, en effet, de se soumettre à la règle du jeu, après son engagement auprès, notamment du Nepad. «Financé par la Banque mondiale, ajoute l'intervenant, le nouveau plan comptable est à l'étude depuis 2000 et a été élaboré sous la direction d'experts étrangers.» En quoi consiste-t-il ? L'orateur s'est contenté d'en énumérer trois aspects : «Le changement dans la conception de la comptabilité, la participation de tous les services de l'entreprise à l'élaboration du bilan comptable, ainsi que la forme économique qui sera, désormais, prédominante sur la forme juridique.» En termes de chiffres, le nouveau plan est applicable à toutes les entités à but lucratif (SPA, Eurl, Sarl). Il s'agit de pas moins de 244 000 PME-PMI privées, 711 PME-PMI publiques, 1 200 grosses entreprises, et 2 500 professionnels (experts comptables, agents du fisc) et, enfin, des syndicats et associations. Abondant dans le même sens, le président de l'Ordre des experts-comptables, M. Hamedi, fera savoir que 90 formateurs ont déjà été formés à ces nouvelles normes internationales. «Nous faisons dans l'anticipation. Il y a des milliers de comptables à former et à perfectionner et c'est presque une mission impossible. Il s'agit de la refonte complète du système de comptabilité», a déploré, pour sa part, M'hamed Raked directeur de l'Isgp. Pour rappel, la première chambre du Parlement a procédé à la promulgation de la loi portant nouveau plan comptable national. Celle-ci a été votée par le Sénat le 28 octobre dernier, mais n'est pas encore publiée au Journal officiel. A signaler enfin que le plan comptable national existait depuis déjà 1975.