Dans la plupart des cas, les artisans, marginalisés, laissés-pour-compte et fatigués de ne pouvoir vivre de leur art, sont souvent contraints de baisser les bras et d'abandonner des métiers amoureusement conservés par leurs aïeux. Nécessité faisant loi, ils sont obligés de se reconvertir pour pouvoir subvenir aux besoins élémentaires des leurs. Une situation qui occasionne une grande perte pour la culture nationale. Consciente de cet état de fait, la wilaya d'Illizi réagit. Cinquante-trois artisans de cette même wilaya, ont bénéficié, récemment, d'un lot d'équipements octroyé dans le cadre du programme de promotion des métiers en zones rurales, sous la supervision de la chambre de l'artisanat et des métiers de la wilaya. Cette dotation en équipements, qui s'insère dans le cadre d'une série d'opérations similaires lancées depuis le début de l'année 2007 à travers les six communes de cette wilaya, profite aux artisans ainsi qu'aux femmes rurales désirant investir dans un créneau artisanal, a indiqué le directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers. Ces équipements sont composés de machines destinées à des activités artisanales, dont des machines de tissage du cuir et des textiles, est-il indiqué. Une quarantaine de ces lots a échu à des femmes rurales détentrices de projets portant notamment sur la promotion de la broderie traditionnelle, le tannage du cuir, la couture et le tissage traditionnel. Des métiers séculaires très prisés par les touristes et qui faisaient jadis la fierté de la région réputée par le sens «inné» du choix judicieux des motifs et des couleurs qui — mis ensemble — reflètent aussi bien la beauté que la rudesse de la nature locale. Selon le même responsable, le programme de soutien en équipements pour les artisans se poursuivra par la concrétisation d'autres opérations similaires en 2008. Les métiers en voie de disparition, qui ont été ciblés et intégrés dans ce programme, à travers une convention établie entre l'artisan et la chambre des métiers, sont notamment, le métier de forgeron et celui de fabriquant d'armes traditionnelles destinées aux festivités culturelles. L'opération est financée par le Fonds national de la promotion des activités artisanales, a indiqué la même source. Plus de 100 projets de métiers artisanaux devant générer plus de 350 postes d'emploi permanents devraient, par ailleurs, voir le jour en 2008, dans la wilaya, a ajouté le directeur de la chambre de l'artisanat et des métiers, avant de rappeler l'existence, actuellement, de plus de 1 420 artisans répartis sur l'ensemble des communes de la wilaya.