Chaud et froid Tout en saluant l?idée d?un autre plan de paix, Washington rassure Tel-Aviv en indiquant que les entretiens ne les visaient pas. Le chef de la diplomatie américaine Colin Powell a donné un coup de pouce à l'Initiative de paix de Genève en recevant, hier, à Washington, ses deux principaux promoteurs, tout en rappelant la prééminence de la «feuille de route» pour régler le conflit israélo-palestinien. Après avoir été reçus à huis clos, les anciens ministres palestinien de l?Information, Yasser Abd Rabbo, et israélien de la Justice, Yossi Beilin, se sont félicités de cette rencontre qui s'est tenue quatre jours après la présentation, lundi, à Genève, de leur projet officieux. «Nous sommes aujourd'hui encouragés par les termes employés par le secrétaire Powell, qui a décrit l'accord de Genève comme constructif», a déclaré M. Abd Rabbo. Mais, tout en saluant l'émergence d'«autres idées», M. Powell a insisté sur la place primordiale de la «feuille de route», le plan international de règlement du conflit, qui reste, pour les Etats-Unis, la voie la plus «appropriée». Celle-ci prévoit la création d'un Etat palestinien d'ici à 2005 assortie à la fin des violences palestiniennes et de la colonisation juive en Cisjordanie. «J'ai eu l'opportunité de leur présenter l'importance de la feuille de route, le document sur lequel les deux parties s'accordent actuellement», a déclaré M. Powell après une rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie. Les entretiens du chef de la diplomatie américaine, tout juste de retour d'une tournée au Maghreb et en Europe, se sont tenus en présence du responsable américain pour le Proche-Orient, William Burns, et Elliott Abrams, assistant spécial du président George W. Bush pour cette région, ont indiqué des responsables américains. Si le haut niveau de la rencontre de vendredi a suscité des inquiétudes côté israélien, qui a mis en garde Washington contre toute forme de soutien à cette initiative, la Maison- Blanche tout comme le département d'Etat ont rassuré Israël en indiquant que ces entretiens n'étaient pas dirigés contre la direction israélienne. L'Initiative de Genève va plus loin que la «feuille de route» en abordant également le statut de Jérusalem et la question des réfugiés palestiniens. Après avoir rencontré M. Powell, M. Beilin a, de nouveau, affirmé que l'initiative représentait une tentative de construire «une coalition du bon sens contre une coalition d'extrémistes qui rejettent toute initiative de paix». «Nous pensons que ce débat est le plus utile et le plus sain», a ajouté l'Israélien à la presse.