Comédie n Les prédateurs, dont la générale est prévue les 30 et 31 décembre à Adrar, est une pièce écrite par Mourad Bourboune et mise en scène par Ahmed Ben Aïssa. Interrogé sur le contenu de la pièce qu'il va présenter, Ahmed Ben Aïssa rencontré au Théâtre national, a expliqué qu'elle se déroule «dans un hammam, lieu préposé à l'hygiène des corps et à la purification de l'âme, dans un pays qui subit un sévère rationnement de l'eau. Le va-et-vient de ce précieux liquide va rythmer la pièce soulignant ses points d'orgue, ses apartés, ses baisses de tension, avec les gargouillis, l'explosion ou le vrombissement des tuyauteries.» La pièce est aussi une histoire de corruption et d'opportunisme, de trafic et de manipulation. Tout se met au service de la rapine. «Le hammam, lieu de purification, se transforme en un lieu de corruption», a-t-il dit, ajoutant : «C'est un lieu où la crasse – là il s'agit du vice et du mal – s'accumule par strates comme dans de nouvelles écuries d'Augias. Au menu : combines, trafics, concussions, prévarications.» Il est à relever que cette pièce a été écrite par Mourad Bourboune, un intellectuel et écrivain algérien qui vit en France où il travaille comme journaliste dans un magazine Demain l'Afrique. Interrogé sur le choix du texte, Ahmed Ben Aïssa a expliqué que c'est son contenu qui a motivé son choix. «La pièce revêt plusieurs aspects : politique, social et philosophique. Même si elle soulève la problématique du matérialisme elle est néanmoins comique.» Mais une autre raison a également motivé ce choix : «Mourad Bourboune est un intellectuel algérien. Il est l'un de ceux qui, au lendemain de l'indépendance, ont opté, lorsque la question s'est posée, pour une culture populaire. Et la pièce s'inscrit en effet dans cet état d'esprit. Il s'agit d'une pièce populaire.» Le metteur en scène a expliqué que son choix est motivé par ce souci de faire connaître Mourad Bourboune et lui rendre hommage. Par ailleurs, et à la question de savoir s'il n'appréhende pas de se produire dans une ville aussi différente d'Alger que l'est Adrar, le dramaturge, acteur et metteur en scène a affirmé : «Je n'appréhende pas de me produire hors des planches du Théâtre national et notamment dans une région où l'exercice théâtral n'est pas de la même dynamique que celui à Alger», ajoutant : «Tant qu'il y a un public, il y a un théâtre.» Ahmed Ben Aïssa a, en outre, souligné qu'à Adrar «le théâtre fait désormais partie des mœurs des habitants. C'est une ville qui commence à se forger une tradition théâtrale. Le théâtre y devient une activité humaine, sociale et culturelle». Et pour toutes ces raisons «j'ai hâte d'y présenter la pièce, d'aller à la rencontre d'un autre et nouveau public», explique le metteur en scène. Celui-ci a rappelé que plusieurs troupes d'amateurs se distinguent chaque année dans les festivals et, en particulier, dans le festival national d'art dramatique de Mostaganem.