Résumé de la 2e partie n Après avoir constaté que la commode est réellement «habitée», Dumesnil fait appel à un ami, ébéniste de son état, afin de trouver pourquoi le tiroir inférieur ne s'ouvre pas... Le père Ferrari, un vieil ébéniste italien, a quelque mal à ouvrir le tiroir récalcitrant, mais il finit par y parvenir : — Tenez, ça y est. On dirait qu'il y a un paquet à l'intérieur. Jean-Patrice Dumesnil se penche au-dessus du tiroir : à l'intérieur, un paquet allongé, un morceau de soie serré par un ruban. Il pose l'objet sur une table et, très délicatement, dénoue le ruban. — Mais dites donc, monsieur Dumesnil, en voilà un drôle d'objet ! L'objet en question est, de toute évidence, une main. Momifiée. Comme celle d'un pharaon. Elle est accompagnée d'un parchemin. Illisible puisqu'il s'agit d'un document en caractères orientaux. Jean-Patrice Dumesnil marmonne : — C'est bizarre que la vieille Mme Cornwall ne m'ait rien dit de cette main. Est-ce qu'elle était au courant ? Il faut que je sache ce que dit le parchemin ! Ce n'est que trois mois plus tard que Jean-Patrice aura la solution. Un professeur de I'école des langues orientales à Paris, lui fait parvenir la traduction du texte calligraphié sur le parchemin. Ce texte dit : «Voici la main de Dourghama. Celui qui la détient peut tout obtenir à condition de la serrer très fort dans sa main en formulant un vœu. Mais attention, si cette main vous accorde ce que vous souhaitez, sachez qu'à chaque fois il faudra en payer le prix : la mort d'un être humain.» Jean-Patrice, en lisant ces mots, ne peut s'empêcher de frissonner. Tout à la fois de peur et d'excitation. Il relit trois fois de suite la traduction du parchemin. «Est-ce vraiment ce que signifie ce texte ? Est-ce que le professeur des Langues O. ne se paie pas ma tête... ? Dumesnil a remis la main dans la commode. Et il attend. Il dort de moins en moins bien car, chaque nuit, il attend le moment où les tiroirs vont entamer leur sarabande infernale. Mais plus rien ne se passe. Ni ouverture des tiroirs, ni apparition de la forme fantomatique... Pendant les semaines qui suivent, il a du mal à travailler sur les toiles qui attendent sur les chevalets. Et pourtant, il doit participer à une exposition très importante à New York. Sa galerie lui téléphone chaque jour pour savoir où il en est car la date fatidique approche irrévocablement... Jean-Patrice sort la main momifiée du tiroir. Il la dépose sur la commode, bien visible et, à tout hasard, allume des bâtonnets d'encens... Quand, trois semaines plus tard les toiles sont présentées à la Biennale de New York, il cède à la tentation. Il saisit la main momifiée et la serre très fort entre les siennes. Puis, avec un léger tremblement, il lance d'une voix ferme : — Je veux obtenir le Grand Prix de la Biennale ! Le Grand Prix, ce n'est pas rien. C'est la cote qui fait un saut. Le prix du «point» qui se multiplie par trois, quatre, cinq, par dix peut-être... C'est la sécurité pour des années... Jean-Patrice ! Ça y est ! C'est toi ! A l'autre bout du fil, Jean-Patrice entend la voix de François-Marie de Vergnes, le directeur artistique de sa galerie : — Je l'ai.. quoi ? — Le Grand Prix de la Biennale. Ç'a été dur, il a fallu que j'en fasse des blablas, mais j'y suis arrivé. Je rentre par le prochain avion pour te ramener à New York. — Tu sais, François-Marie, il faut que je te dise quelque chose... Jean-Patrice Dumesnil s'interrompt. Il préfère attendre le retour de François-Marie pour lui raconter l'aventure incroyable de la main momifiée. Mais il n'en aura pas l'occasion. L'avion de François-Marie s'écrase au cours d'une escale à Londres et le directeur artistique est au nombre des victimes. Sans doute, le tribut demandé par la main.