Résumé de la 2e partie n Remariée à un serpent, la paysanne donne naissance à un petit à l'ouïe exceptionnelle, elle complote avec son époux pour éliminer son autre enfant... Mais Smim'Enda se précipita, plongea sa main dans le sac et y découvrit son père lové, prêt à piquer. – Que fais-tu dans le pain mon père ? – Je passais par-là, quand j'ai été saisi d'une fatigue soudaine. Je me repose. Le jour suivant, M'hamed El-Hem réclama de l'eau à sa mère. Elle l'envoya remplir son pot lui-même dans l'outre. Smim' Enda courut servir son frère. Il trouva son père. – Que fais-tu là mon père ? lui dit-il d'un air faussement surpris. – Je passais par là et j'ai fait une halte pour me rafraîchir, répondit le serpent en se faufilant. Un autre jour, M'hamed El-Hem voulut manger du rob, du beurre au jus de dattes. Là encore, Smim'Enda découvrit son père dans la ouka (outre). Un soir, le serpent décida de faire avaler son venin à M'hamed El-Hem. La mère enduisit de venin la partie du couscous qui devait être du côté de son aîné dans le grand plat à couscous, la guesaâ. Au moment de dîner, Smim'Enda éteignit la lampe comme par inadvertance et fit pivoter le plat emmenant le côté empoisonné devant la mère qui mourut après avoir mangé la part destinée à son fils. Les deux frères décidèrent alors de quitter la maison. Sur le chemin, ils s'arrêtèrent au bord de l'oued pour se baigner une dernière fois avec leurs camarades. Au moment où ils s'apprêtaient à se rhabiller, Smim'Enda entendit son père se faufiler sous les vêtements de son frère. Il ordonna, comme pour jouer, à tous ses amis : – Que chacun de nous donne un coup de bâton sur les vêtements de M'hamed El-Hem. Allons mes amis, tapez fort. Les bâtons s'abattirent sur les habits. Le serpent fut réduit en tranches. Les frères partirent de par le monde. Ils entrèrent dans un pays, sortirent d'un autre pays, entrèrent dans un pays et ressortirent d'un autre pays... Un jour, ils arrivèrent à une croisée de chemins devant un arbre. Smim'Enda proposa : – Mon frère ! Lançons nos bâtons en l'air et suivons chacun la direction indiquée par le sien. Ils convinrent de se retrouver à ce même carrefour au bout d'un an. Ils firent un serment : – Si les feuilles de cet arbre viennent à jaunir, ses branches à se dégarnir, ce sera le signe que l'un de nous est en péril. L'autre devra le secourir. Mais avant de se dire adieu, Smim 'Enda conseilla : – Mon frère ! Ne va jamais travailler chez l'homme aux yeux bleus. Ne travaille pas non plus dans une ferme où il y a des enfants, où vit une vieille et où se trouve un chien sloughi. Smim'Enda trouva un travail dans une ferme sans enfant, sans chien et sans grand-mère. Son maître n'avait pas les yeux bleus. Il fut choyé et sa tâche n'était pas rude. M'hamed El-Hem, quant à lui, fit tout le contraire. Il devint berger dans la ferme d'un homme aux yeux bleus, où les enfants étaient nombreux, où se trouvaient une vieille et un sloughi. (à suivre...)