La baraque n'est plus cette habitation faite uniquement en tôles et en bois. A Saliba, par exemple, aujourd'hui, on n'hésite pas à construire en dur, c'est-à-dire en utilisant du parpaing et du béton. Certains ont même réalisé des fosses, d'autres crépissent même les murs extérieurs. «En tous les cas, nous ne sommes pas concernés par la circulaire du ministre de l'Habitat qui donne cinq ans aux propriétaires pour finir leurs bâtisses», plaisante un habitant du quartier. Pour les plus aisés, l'intérieur des baraques ne diffère pas beaucoup de celle d'une vraie maison. On y trouve du carrelage, un faux plafond, des plinthes, des portes… «Le zinc et la tôle ont disparu depuis un certain temps. Les gens sachant bien qu'avoir un logement digne de ce nom est un rêve, ils ont alors essayé de faire avec les moyens du bord pour améliorer un peu leur cadre de vie. C'est surtout à la suite du tremblement de Boumerdès que les habitants de Saliba, craignant le pire, ont commencé à fortifier leurs baraques.», explique un habitant du quartier qui a effectué des travaux dans sa baraque : un 2-pièces-cuisine et, une fois à l'intérieur, on se croirait dans un vrai appartement. Certaines baraques sont entourées d'une clôture en parpaing. La cour est en béton. Toutes les baraques sont équipées de toilettes toutes reliées au réseau d'assainissement communal. Selon les habitants, aucune épidémie dans ce quartier depuis longtemps et pour cause : «Nous avons de l'eau 24h/24h et c'est gratuit.» Devant certaines baraques, il y a même des parcelles en béton pour éviter la pénétration de l'eau des pluies. D'ailleurs, le quartier bidonville n'a pas tellement souffert durant les dernières intempéries, selon ses habitants. Ici à Saliba, il faut reconnaître que, curieusement, les habitants ne se plaignent pas trop de leurs conditions de vie. Le fait de vivre à proximité de prestigieuses villas doit certainement avoir du bon… Lire demain notre reportage sur le bidonville de Oued Aïssi à Tizi Ouzou.