Désagréments n Les employés de l'Eniem ne cessent de se plaindre des habitants de Rhahlia qui les agressent pour les voler. Ce sont surtout les femmes qui constituent leur proie privilégiée. Une employée dans cette entreprise d'électroménager nous informe qu'elle ainsi que ses collègues sont obligées de se faire accompagner par les hommes à chaque rentrée et sortie du travail. Les agressions sont également perpétrées contre les personnes qui se rendent à l'hôpital psychiatrique (EHS) de Oued Aïssi ou aux environs du bidonville. C'est devant le portail de l'établissement hospitalier qu'un homme a été délesté de son téléphone portable. Une fille qui se rendait également à cet hôpital, a été suivie en descendant du fourgon par deux jeunes. Elle témoigne : «j'avais remarqué qu'ils me suivaient et j'ai pressé le pas. Un troisième jeune les a précédés et s'est approché de moi. J'avais très peur surtout que je suis descendue un peu loin de l'hôpital. La troisième personne est arrivée à mon niveau et m'a dit : il ne faut plus jamais descendre plus bas, il faut demander au chauffeur de vous déposer devant l'établissement pas avant. Il y a deux voleurs qui vous suivent, je vous accompagne jusqu'au portail. j'avoue que sur le coup, je ne lui ai pas fait confiance et je n'ai pu reprendre mes esprits qu'une fois à l'intérieur de l'hôpital.» Les harcèlements sont également le lot des habitants de Tizi Ouzou. Une autre jeune fille raconte qu'elle a été abordée par deux femmes d'une trentaine d'années. Elles lui ont demandé du parfum, «j'avais un déodorant sur moi et comme je ne voulais pas avoir de problèmes je leur ai donné. Elles se sont bien parfumées et quand elles ont fini, elles ont gardé la bouteille. Quand je leur ai demandé de me la remettre elles m'ont dit qu'elles avaient des rendez-vous le soir et qu'elles avaient décidé de la garder.» Quand elle a voulu protester elles ont failli la battre, ajoute notre interlocutrice qui, depuis, évite de croiser ces tunisiennes sur son chemin. Une fille qui mangeait du chocolat et qui a refusé d'en donner à une mendiante s'est vu asséner une violente gifle par cette dernière. Un jeune émigré a été suivi et harcelé par une adolescente. «je me suis réfugié dans un café pour lui échapper, mais j'ai été la risée de tous ceux qui ont vu la scène», nous a-t-il déclaré. Les jeunes filles sont, quant à elles, enrôlées dans des réseaux de prostitution parfois dès leur adolescence, d'autres qui n'intègrent pas le réseau, essayent, chaque soir, de dénicher un client non exigeant en terme d'hygiène et non averti sur les risques des maladies sexuellement transmissibles. Ces prostituées ne gagnent pas de grosses sommes, nous confie l'une d'entre elles que nous avons rencontrée près de la gare routière en train de mendier et qui nous a avoué qu'elle se prostituait. «la journée, je fais la manche et le soir, le trottoir. Il faut bien gagner sa vie et comme je ne suis pas jeune, ça ne rapporte pas beaucoup», quant aux risques de contracter le sida, notre interlocutrice répond : «oui, j'ai entendu parler de cette maladie, mais que voulez-vous que je fasse ?»