Résumé de la 1re partie n Le tableau l'Indifférent de Watteau vient d'être volé au musée du Louvre. On suspecte un Américain ou un Anglais. Histoire de rire, un journaliste de Paris-Match entre au Louvre, en pleine enquête, et s'amuse à décrocher un autre tableau, La Vierge et l'Enfant de La Hire. Il glisse la toile sous son bras et se dirige vers la sortie. En cours de route, le journaliste rencontre un ami, et les deux hommes s'attardent à bavarder. L'ami remarque la Vierge mais, par un réflexe naturel de logique, suppose qu'il s'agit d'une copie... Le journaliste, après conversation et poignée de main, finit par gagner la sortie. Il s'attarde un peu, jusqu'au moment où il décide d'interpeller un gardien et de lui raconter qui il est et ce qu'il vient de faire... La police, vexée, a alors une idée géniale : «Dorénavant, pour égarer les voleurs potentiels, il serait opportun de supprimer les plans du musée !» Il suffisait d'y penser ! Les prochains voleurs, faute de trouver l'Indifférent, devront se contenter de la Joconde ou de la Victoire de Samothrace ! La direction du musée, estimant qu'elle accueille normalement plus d'amateurs d'art que de voleurs, refuse cette proposition pourtant frappée au coin du bon sens. La presse, toujours décidée à exploiter ce fait divers particulièrement juteux, pense alors à autre chose : «Trouvez-moi une copie de l'Indifférent qui soit dans les mêmes dimensions.» On la trouve, et quelques jours plus tard, une jeune femme, journaliste de son état, se dirige vers le musée, avec la copie sous le bras : «Pardon, monsieur l'agent, je cherche l'entrée du musée...» «Pardon, militaire, pourriez-vous m'indiquer l'entrée du musée du Louvre ?» «Pardon, monsieur l'inspecteur, sauriez-vous où se trouve l'entrée du Louvre ?» A chaque fois, le policier, le militaire ou l'inspecteur de police répond avec amabilité. Sans doute regardent-ils les jambes de la jeune femme plus attentivement que ce qu'elle tient sous le bras. Les journaux invitent alors chaque touriste à «venir au Louvre, à y prendre un chef-d'œuvre et à l'emporter en souvenir». On en vient à parIer de démissions en série. On révèle qu'une demande d'augmentation de l'effectif des gardiens vient d'être refusée. Il faut dire qu'ils ne sont que 400 pour surveiller... 900 salles. Ce qui fait plus de deux salles par individu. Et encore, le gardien-chef ne garde rien, pas plus que son adjoint. Et les gardiens qui sont au fond de leur lit ne peuvent pas non plus être d'une grande efficacité. «Et pourquoi n'a-t-on pas de système électrique de surveillance ?» Mis à part les recherches et l'enquête, il faut bien se poser des questions sur les mobiles du voleur. «Est-ce un voleur professionnel ? Est-ce un amateur d'art ? Un amoureux fou de Watteau De toute manière, c'est invendable. — C'est invendable pour l'instant. Mais supposez que le voleur maquille l'Indifférent de telle manière qu'on puisse croire qu'il s'agit d'une belle copie. Il pourrait, dans quelque temps, le revendre en province ou à l'étranger. — Mais sans pouvoir en tirer le quart de sa valeur ! De toute façon, je ne pense pas qu'il existe un receleur qui consentirait à prendre le risque d'avoir l'Indifférent en dépôt.» Là-dessus, la police parisienne reçoit un appel téléphonique de Zurich. Les policiers suisses viennent d'interpeller un Italien qui transportait plusieurs tableaux. On espère que c'est la fin du cauchemar. Hélas ! un autre appel suit : «Désolé, les tableaux de l'Italien sont tous des copies. Et pas le moindre Indifférent.» A partir de ce moment, le courrier de la police augmente considérablement de volume. Des dénonciations, des suggestions, mais rien de bien intéressant. (à suivre...)