La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice et les ministres des Affaires étrangères des Etats membres du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont fait part de leurs craintes d'assister à une prolifération nucléaire dans la région, sans toutefois citer l'Iran. La réunion s'est déroulée à Abou Dhabi, dernière étape d'une tournée au Proche-Orient qui a conduit Mme Rice au Caire, à Ryad et à Beyrouth. Le CCG regroupe l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats, le Koweït, Oman et le Qatar. Tout en envisageant une frappe contre les installations nucléaires iraniennes, Washington ne désespère pas de voir Téhéran abandonner sa décision d'enrichir son propre uranium. Le dossier est entre les mains du Conseil de sécurité de l'Onu à qui l'Aiea doit remettre un rapport détaillé le 6 mars. Téhéran, de son côté, se dit prêt à faire des compromis, sous certaines conditions, dans ses pourparlers avec la Russie sur une résolution de la crise du nucléaire iranien. Monsieur nucléaire de ce pays est actuellement en Iran pour peaufiner un accord entre les deux pays, qui sauverait la face des autorités iraniennes. Moscou propose d'enrichir l'uranium iranien chez lui afin d'empêcher Téhéran de développer un programme nucléaire militaire. Les Occidentaux refusent que l'Iran mène cette activité, car ils le soupçonnent de chercher à se doter de la bombe atomique. La Russie, la Chine et l'Inde sont intervenues dans les négociations après l'échec de la troïka européenne (Londres, Paris et Berlin), qui proposait à Téhéran des compensations économiques contre l'abandon de son projet.