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Histoires vraies
Un agneau dépecé (2e partie)
Publié dans Info Soir le 22 - 04 - 2008

Résumé de la 1re partie n Un chef-d'œuvre de Jan van Eyck, L'Agneau mystique, met le feu aux poudres entre catholiques et protestants qui veulent se l'approprier.
L'Agneau mystique connaît presque deux cents ans de calme jusqu'au jour où Joseph II, le frère de Marie-Antoinette, visite la ville qui fait partie des régions sur lesquelles il a, momentanément, son mot à dire. Et ce mot, il le dit :
«Quelle horreur, ces nudités ! Même s'il s'agit d'Adam et Eve, nos parents à tous, même s'ils sont soudain conscients de leur nudité après le péché originel, ces organes n'ont pas leur place dans un lieu de cuIte.» Joseph II est catholique, comme toute la famille royale d'Autriche, et pas du tout du genre tolérant. On décroche les panneaux qui ont choqué le souverain et Adam se retrouve... rangé dans les archives, avec Eve.
En 1794, ce sont les Français qui, au nom des grands principes, envahissent les terres du Nord et arrivent à Gand. La France est révolutionnaire, ce qui n'empêche pas d'apprécier les arts. Les Français emportent les quatre panneaux centraux de l'Agneau mystique à Paris. Mais, bizarrement, ils laissent les panneaux latéraux et... Adam et Eve.
Voici donc les quatre panneaux qui arrivent à Paris, où ils sont exposés dans un musée. Mais le directeur se désole d'avoir à montrer une œuvre démantelée, qui a perdu sa signification profonde. Il écrit aux Gantois : «Puisque vous avez perdu l'essentiel de l'Agneau mystique, il serait judicieux de réunir tous les panneaux. Si vous consentez à nous les céder, nous vous donnerons en échange quelques peintures de Rubens, votre concitoyen.» Mais Gand répond : «Non.»
L'Empire connaît la gloire. Puis l'étoile de Napoléon Ier décline. Louis XVIII, qui avait choisi l'exil et s'était réfugié à Gand pour ne pas connaître le sort tragique de son frère Louis XVI et de sa belle-sœur Marie-Antoinette, revient à Paris et retrouve le trône des Bourbons. Il a gardé au fond du cœur une certaine reconnaissance pour la ville qui l'a accueilli, lui et tous ses fidèles. Quelle meilleure occasion de les remercier que de leur rendre les morceaux manquants de leur retable ? C'est chose faite en 1815, après Waterloo.
Cependant, les Gantois ne vont pas profiter pleinement de leur chef-d'œuvre reconstitué. Pour l'instant Adam et Eve sont toujours aux archives. L'évêque de Gand part pour un long voyage et le vicaire de Saint-Bavon, un Français, il faut bien l'avouer, en profite pour vendre les panneaux latéraux, qui étaient, eux aussi, aux archives. Il les cède à un marchand de Bruxelles. Adam et Eve, eux, sont toujours là où la pudibonderie de Joseph II les a exilés. Le marchand de Bruxelles a certes acheté, mais il espère bien vendre. Et c'est ce qu'il fait. Le roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III, sur les conseils de son fils, le futur Guillaume Ier, les acquiert. Guillaume Ier a son idée : «La gloire de la Prusse veut qu'elle possède un musée des beaux-arts digne d'elle, et que ce musée puisse concurrencer et même dépasser la splendeur du Louvre.»
L'Agneau mystique, même en morceaux, constitue un début. En attendant, les panneaux dépareillés sont logés au Kaiser-Friedrich Museum de Berlin, où ils demeureront pendant des années. Les Belges, par générations successives depuis le forfait du vicaire félon, ne décolèrent pas. Les choses restent en l'état jusqu'en 1920. (à suivre...)


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