Résumé de la 20e partie n Un député crie qu'il faut éliminer Raspoutine qui fait courir la Russie à sa perte. Un prince et des membres de la famille du tsar proposent d'entrer en action. Felix Youssopov se rend chez Raspoutine. Celui-ci doit flairer en lui un adversaire, mais comme Youssopov ne lui a jamais manifesté ouvertement son hostilité, il ne s'en méfie pas outre mesure. — Je vous invite à venir chez moi, ce sera pour vous l'occasion de rencontrer ma femme, la grande-duchesse Irène. Raspoutine accepte immédiatement. Si Youssopov lui propose ainsi sa femme, sur un plateau d'argent, c'est sans doute parce qu'il a besoin d'une faveur. C'est là un procédé que l'on utilise habituellement avec lui. — Alors, demain, à minuit je viendrai vous chercher ! — Je ne voudrai pas qu'on sache que je viens chez vous, pour voir la grande-duchesse, passez par la porte de service ! — C'est d'accord, dit Youssopov. Cette proposition va faciliter ses plans : ainsi, on ne verra pas sortir Raspoutine. De retour chez lui, Youssopov et les autres conjurés préparent l'assassinat. Le docteur Lazovert, un médecin français, prépare le poison. — Ce sera du cyanure de potassium, dit-il à ses compagnons, le poison le plus violent qui soit. En quelques secondes, il abat un homme de la corpulence de Raspoutine ! Il réduit une dose en poudre et l'incorpore dans les pâtisseries qu'on offrira à l'invité. — Un seul de ces petits fours et il est mort ! — Mais au cas où Raspoutine ne voudrait pas de gâteaux ? — Alors, je vais empoisonner aussi le madère ! Il verse une autre quantité de cyanure dans la fiole contenant le madère. — Avec ça, il n'aura pas fini son verre, dit le médecin, et il tombera raide mort ! — Où sera commis le crime ? demande le grand-duc Pavlovitch ? — Au sous-sol du palais, dit Youssopov, ce sera plus discret. On descend au sous-sol. Le décor n'est pas des plus attrayants, c'est pourquoi on s'évertue à l'arranger. On fait descendre des tapis, pour cacher le dallage en ciment, des tentures pour voiler les murs, des fauteuils et des commodes. — C'est parfait, dit Youssopov Le 29 décembre 1916, un peu avant minuit, le prince Youssopov se présente à la porte de Raspoutine. Il est si ému qu'il a de la peine à frapper. — Qui est là ? demande la voix caverneuse de Raspoutine — Le prince Youssopov ! On entend un cliquetis de chaînes, puis la porte s'ouvre. — Entrez ! Il entre. — Je viens de m'habiller, dit-il. Il a mis son inséparable blouse et ses bottes de cuir. Youssopov prend la pelisse, et la lui met sur le dos. — Partons ! (à suivre...)