Proposition n La fondation Casbah suggère la mise en place d'une superstructure pour gérer pleinement le dossier. Les dirigeants de la Fondation Casbah (créée en 1991) ont pris connaissance de l'affectation d'une enveloppe de 300 millions de dinars pour la restauration de la Casbah, en lisant la presse le 3 mars dernier. Pour une association censée être partenaire des pouvoirs publics dans la restauration de la vieille ville, c'est un précédent. Le problème ? «C'est politique», indique le secrétaire général de la Fondation, Abdelkader Ammour. «Les différents intervenants, que ce soient le ministère de la Culture, la wilaya ou la wilaya déléguée, croient que nous sommes en compétition avec eux. Or, nous sommes là pour aider», ajoute-t-il. A coups de conférences, les dirigeants de l'association ont exprimé des «positions vigoureuses» tout en initiant des «démarches offensives contre toutes les velléités ravageuses qu'elles soient d'origine publique ou autres.» L'association dit avoir, entre autres, chapeauté un projet portant construction des tours à la place de la Régence, dans l'îlot Lallahoum. Elle dit aussi être à l'origine de la création de l'Association des propriétaires d'immeubles de la Casbah (Apic), actuellement inopérante. «Elle (la Fondation) a créé l'Apic car elle estime inconcevable, à l'instar de tous ceux qui ont réfléchi à la restauration de la Casbah, d'entreprendre un tel projet sans la participation des propriétaires. D'ailleurs, c'est l'absence de ces derniers qui n'a pas permis la réussite des entreprises lancées dans le passé», écrit-on dans le premier numéro de Sauvegarde (octobre 2001), bulletin d'information de l'association, aujourd'hui disparu. Sur cette lancée, la Fondation crée l'association de préservation des cimetières d'Alger. «Ce champ de contre-pouvoir a pris d'autres formes au fur et à mesure que se déclenchaient les cris d'alarme lancés par la Fondation Casbah, et considérés par ailleurs comme des attaques directes par ceux qui ont, par leurs fonctions, la charge de ce secteur, de sa protection et de la gestion des patrimoines en général, qui mettaient en cause les institutions responsables (…)», relève l'association dans un de ses rapport d'activité. Pour M. Ammour, la vieille ville souffre d'un handicap majeur : l'absence d'autorité. Que se soit pour mettre fin à l'occupation illégale des maisons, ou pour accélérer le processus portant réhabilitation du site, l'Etat se fait attendre. Dans ce sens, la Fondation appelle à la création d'un «commissariat de la Casbah». «La sauvegarde de la Casbah ne saurait se passer d'une superstructure dotée de prérogatives de puissance publique qui en fera le seul maître d'œuvre de la gestion de la vieille ville», explique-t-on.