«Le Soudan a rompu ses relations diplomatiques avec le Tchad en raison de l'aide apportée par ce pays à l'attaque d'hier», a annoncé ce dimanche matin le porte-parole de l'armée soudanaise qui a affirmé, également, que le couvre-feu imposé à Khartoum vient d'être prolongé pour une durée indéterminée. De violents combats ont opposé, hier, samedi, à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum, les forces gouvernementales soudanaises aux rebelles du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus puissant militairement des groupes rebelles du Darfour, province de l'ouest du pays en guerre civile. Les rebelles avaient affirmé qu'ils marchaient sur Khartoum après s'être emparés d'une base aérienne au nord de la capitale, où un couvre-feu a été imposé. Khartoum a affirmé avoir fait échec à l'opération, accusant le Tchad d'être derrière l'attaque, dans le but de déstabiliser le Soudan. Le gouvernement tchadien a démenti toute implication dans cette violence. Le Tchad qui «a toujours apporté son appui à la recherche de la paix au Soudan et dans la région encourage les autorités et les rebelles soudanais à préserver la voix du dialogue», a-t-il ajouté dans un communiqué. Tchad et Soudan s'accusent régulièrement d'aider des groupes rebelles. Lors de l'attaque de rebelles tchadiens contre N'Djamena les 2 et 3 février dernier, au cours de laquelle le régime du président tchadien Idriss Deby Itno avait été à deux doigts d'être renversé, le Tchad avait accusé son voisin de soutenir l'assaut. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné l'attaque du JEM et appelé à une cessation des combats, craignant que ces derniers ne bloquent les efforts de paix dans la région. Ban Ki-moon a condamné l'utilisation de la force armée et les moyens militaires pris par le JEM et appelé à un arrêt immédiat des combats. Le Darfour est ravagé depuis cinq ans par un conflit qui a fait près de 200 000 morts, selon des organisations internationales, et plus de deux millions de déplacés. L'ONU a même avancé le chiffre de 300 000 morts.