Roman n Etrange fiction littéraire que celle qu'installe l'écrivain Mohamed Balhi, au cœur de son roman policier au titre pas aussi énigmatique qu'il n'y paraît. La mort de l'entomologiste, paru aux éditions Barzakh, procède par petites touches narratives pour reconstituer le puzzle d'une sombre histoire de meurtre. Dans un français classique irréprochable, un texte chronologique, l'auteur plante son décor narratif autour d'une intrigue suspecte qui se noue autour d'un couple de personnages dans l'Algérie des années 1990 avec en arrière-plan les stigmates de la violence terroriste. Fatima et Malek, une artiste-peintre issue de la haute bourgeoisie, et un agriculteur sans histoire sont installés dans une maisonnée au fin fond de la Mitidja où il se passe des choses bizarres. Un jour, on découvre le cadavre, l'ami du couple, un chercheur scientifique qui étudie la vie des insectes. L'entomologiste est trouvé assassiné et ligoté dans la grange de leur villa. Autour de l'intrigue policière, tous les ingrédients qui vont dessiner toute une société villageoise de prédicateurs illuminés nous sont donnés par bribes, comme les indices révélateurs d'une explosion sociale. Tout le roman consiste à raconter avec des éléments disparates, les raisons comme les origines d'une intrigue sociale. Cette quête est menée de façon méthodique et rigoureuse à travers les pérégrinations et les nombreux dialogues de personnages antithétiques. Le couple d'intellectuels subissant menace et demande de rançon par un groupe de mystérieux individus tapis dans la brousse, n'est qu'un prétexte pour raconter les raisons d'une confrontation tragique. Mohamed Balhi a signé un roman policier qui est la parfaite élaboration littéraire qui se penche sur la société algérienne particulièrement sur son vécu dans les années sanglantes. Un regard visionnaire qui réussit à dépeindre le désordre social des années 1990 à 2000 qui allait s'ensuivre.