Dans beaucoup de civilisations, le feu est un élément purificateur. Les Yogi, disait-on, entraient dans le feu sans se brûler. Car, à côté du feu qui consume tout ce qui l'approche, il y a un feu qui ne brûle pas : c'est le feu de l'esprit, qui éclaire et illumine les âmes. Il permet de se libérer de la condition humaine et d'accéder au plus haut degré de la spiritualité. Dans le bouddhisme, il est question du feu intérieur qui représente la connaissance pénétrante de l'esprit. Il permet de libérer l'enveloppe qui le recouvre. Cette idée se retrouve dans l'alchimie où on attribue au feu la fonction de porter les choses à leur état le plus subtil, en détruisant justement l'enveloppe qui les recouvre. Dans les civilisations agraires, le feu est un élément purificateur. Dans les fêtes rituelles berbères, la ainsera, qui est célébrée au début de juillet, comporte des fumigations allumées au pied des arbres pour les débarrasser des parasites, mais aussi pour assurer aux habitants la santé et la prospérité. Toujours chez les Berbères, l'Achoura, une fête musulmane, mais qui a capté des rituels anciens, est l'occasion d'allumer des feux de joie : on enjambe les bûchers pour s'assurer une bonne santé et chasser les mauvaises influences. Chez les Amérindiens, on procédait chaque année au sacrifice des héros Jumeaux ou dieux du maïs : on les brûlait et on répandait leurs cendres. Ils renaissaient ensuite, dans les jeunes pousses du maïs, et devenaient encore plus forts. Les deux héros deviennent aussi le nouveau soleil et la nouvelle lune.