Faut-il brûler nos abattoirs ? Cette question, plus d?un se l?est posée au lendemain de la saisie de grandes quantités de viande asine destinée à la consommation humaine durant le ramadan dernier. C?est que ces quantités de viande provenaient d?un abattoir public censé assurer un contrôle rigoureux sur tous les abattages qui s?y effectuaient. A vrai dire, déjà bien avant que ce scandale n?éclate, beaucoup avaient une «mauvaise image» des abattoirs. Manque d?hygiène, manque de contrôle, magouilles? sont autant de griefs retenus contre ces établissements. Qu?en est-il en réalité ? Ce qu?il y a lieu de noter, c?est que toutes les viandes qui sortent des abattoirs sont soumises à un contrôle vétérinaire. C?est du moins le constat qui se dégage de la visite de certains établissements d?abattage de la capitale. Comment cette viande a-t-elle pu atterrir dans nos assiettes ? se demande-t-on. Ce qu?il faut savoir, c?est que l?abattoir d?El-Harrach, d?où provenait cette viande, est réglementairement habilité à pratiquer l?abattage des ânes, mais dont la viande est exclusivement destinée à la consommation animale. Donc, sur ce plan, aucune infraction n?a été commise par le gérant de l?abattoir d?El-Harrach. Toutefois, ce dernier aurait dû exiger des bouchers impliqués dans le trafic de viande un écrit prouvant que les quantités de viande en question étaient réellement destinées aux animaux du parc zoologique de Ben Aknoun. Cela même si la réglementation en vigueur ne l?y oblige pas. Une réglementation qui ne contraint pas, par ailleurs, les gérants d?abattoirs à inscrire noir sur blanc toutes les entrées de bêtes et les sorties de viande ainsi que leurs propriétaires. En définitive, c?est la loi régissant les abattoirs qui est à incriminer plus que les abattoirs et leurs gérants.