Transition Hachemi Chérif, Hocine Aït Ahmed et Chérif Belkacem appellent au report de l?élection présidentielle, jugeant que la conjoncture n?est pas favorable à un tel scrutin. «La classe politique veut tenir des élections déphasées par rapport à la crise née de la terreur islamiste et de la crise économique et sociale», a souligné le secrétaire général du MDS, Hachemi Chérif lors de la tenue des 4es journées citoyennes, le week-end dernier. Il était également le premier à demander le report de l?élection présidentielle «qui ne porte pas en elle des perspectives de renversement de cette tendance». Quelques jours plus tard, c?est au tour du président du FFS, Hocine Aït Ahmed, de lancer le même appel en faveur du report de l?élection à travers ses entretiens avec la presse nationale. Dans son argumentaire, Aït Ahmed avance que ces élections «sont cuisinées» par les décideurs, en allusion à l?armée, et sont, en même temps, incapables de «moderniser la société». Pour Aït Ahmed, le second élément qui milite en faveur du report de l?élection de plusieurs mois, est l?incertitude «sur la neutralité de l?armée». Pour lui, si l?armée ne se livre pas à la politique «elle fait tout de même les Rois». C?est la méthode de désignation des gouvernements qui suscite aussi la méfiance de Chérif Belkacem, ancien membre du Conseil de la Révolution qui considère que «jusqu?à présent, le remplacement d?un président par un autre n?a fait que reconduire le système dans lequel se complaît le pouvoir actuel». C?est en ces termes qu?il justifie, dans une déclaration transmise en milieu de semaine à la presse, sa proposition de reporter l?élection qui ne devrait se tenir qu?après une période de transition qui élaborerait une nouvelle Constitution. C?est la même revendication exprimée par Hachemi Chérif, pour qui les élections ne doivent, en effet, intervenir qu?après avoir satisfait à ces deux conditions. Pour le FFS, la constituante et l?élaboration d?une nouvelle Constitution sont des positions aussi vieilles que le parti. Ainsi, on peut d?ores et déjà conclure que, pour l?heure, les tenants du report n?ont pas exprimé le v?u de se porter candidat et qu?ils ont aussi en commun la proposition d?une période de transition pour voir plus clair dans le paysage politique algérien, tout comme ils sont nourris d?une opposition farouche à Bouteflika. Il y a lieu de se demander si le choix du report ne tendrait pas vers l?intention de fédérer un plus grand nombre d?adeptes si les candidats s?apercevaient des risques de fraude électorale.