Urgence n Il est impératif de mettre en place de véritables laboratoires de contrôle de la qualité au niveau de nos ports et aéroports... Depuis un certain temps, Alger, à l'instar des autres villes et villages du pays, croule sous le poids de produits provenant d'une importation qui ne semble répondre à aucune norme et qui échappe à toute forme de contrôle : produits de consommation, friperie, babioles de fantaisie, articles scolaires… De petits revendeurs, à défaut d'un travail plus noble et structuré, proposent à même les trottoirs, à une clientèle attirée bien plus par les prix que par la qualité, des produits de toutes sortes. Ainsi, de la margarine, du shampooing, des cosmétiques et des articles scolaires jonchent et encombrent les trottoirs sous le regard rageur de commerçants, pourtant soumis à l'imposition et autres charges. Il faut dire qu'après l'ouverture économique et la libéralisation du commerce extérieur, la voie est restée ouverte à toutes sortes de produits et articles de contrefaçon, de la pièce détachée, aux produits pharmaceutiques, échappant à un système de contrôle rigoureux. Faut-il rappeler, ici, l'exemple de l'importation de la graine de millet pour chardonneret, contenant des grains de chanvre indien ? Ceci est valable pour tous les produits qui échappent au contrôle, depuis que «l'import-import» est devenu le sport national favori des affairistes et des parvenus. Un sport qui est, en fait, un poison pour l'économie nationale, devant le laxisme des autorités. Pour preuve de ce laisser-aller, la prolifération des boutiques de friperie alors que la loi interdit l'importation, le transport et la commercialisation de ces produits, en partie à l'origine de maladies cutanées et autres... ? De quoi se demander qui contrôle quoi ? Les tablettes de chocolat, les biscuits qui se vendent sur les étals ou à même le sol, la petite confiserie destinée à nos chérubins… Même les articles scolaires ne sont pas épargnés. D'où proviennent, ces cahiers, stylos, règles, trousseaux, cartables qui jonchent nos trottoirs ? Sont-ils au moins conformes aux normes puisqu'ils sont destinés spécialement à de jeunes écoliers ? Rien n'est moins sûr. En outre, le Trésor public ne tire aucun profit de ce commerce florissant. Les nostalgiques regrettent, en tout cas, beaucoup les cahiers de fabrication nationale qui ont fait un temps la fierté du pays. Certains diront que l'importation tous azimuts permet à un pan de la jeunesse de se faire de petits bénéfices en exploitant les trottoirs où sont exposés des produits de qualité douteuse. Mais l'informel continue à saigner l'économie nationale et fait que tous ceux que les pays d'Asie, d'Europe et du Moyen-Orient ne mettent pas à la disposition de leurs populations respectives, est vendu en toute impunité chez nous, passant facilement les frontières sans que cela émeuve les autorités ayant à charge de veiller sur la santé publique…