Difficultés n L'ouverture du secteur des transports à l'investissement privé s'est accompagnée d'une anarchie sans précédent. Pour bon nombre de citoyens, l'avènement des transporteurs privés a posé beaucoup plus de problèmes qu'il en a résolu. Retards, surcharge, vitesse excessive, matériel usé, non-respect des horaires, le privé est accusé de tous les maux. S'il est vrai que la qualité des prestations fournies par les transporteurs s'est nettement améliorée dans certaines régions sous l'effet de la concurrence, il n'en reste pas moins que la situation a peu évolué dans l'ensemble. Il y a beaucoup plus de bus certes, mais les conditions de voyage laissent toujours à désirer. Certains ont fini d'ailleurs par regretter le temps où il n'y avait qu'un seul transporteur, la Société nationale de transport de voyageurs (Sntv). Face à la multiplication des dépassements des transporteurs privés et à l'accroissement des doléances des voyageurs, l'Etat a fini par réagir en relançant le secteur public qui était au point mort. Après avoir sauvé l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) d'une disparition certaine, le ministère des Transports lance un ambitieux projet de création de compagnies publiques de transport urbain au niveau des grandes villes du pays. Pour sa part, le ministère de l'Enseignement supérieur décide de se doter de bus pour assurer le transport universitaire. Dans le même ordre d'idées et devant la recrudescence des accidents de la route due en partie à la défaillance des auto-écoles privées, un travail de réflexion a été engagé pour la création d'auto-écoles publiques. Pour ce qui est du transport aérien, l'épisode Khalifa a donné à réfléchir aux pouvoirs publics. Après avoir pesé le pour et le contre, ils prennent la résolution d'accorder le monopole du transport intérieur aux compagnies nationales Air Algérie et Tassili Airlines, la nouvelle filiale de Sonatrach. Globalement, le secteur est contrôlé par le public dans une large mesure. Et la donne ne risque pas de changer dans les années à venir sachant que la plupart des projets en cours de réalisation ont été lancés par l'Etat. A commencer par le métro d'Alger et l'extension du réseau ferroviaire national en passant par le tramway et le téléphérique. Cela est d'autant plus plausible que les investissements privés dans les grandes infrastructures peinent encore à convaincre. «Ce genre de projet est du ressort de l'Etat», a répondu récemment le chef de l'Etat à la proposition de l'homme d'affaires Issad Rebrab de réaliser un port à Cap Djinet, dans la wilaya de Boumerdès.