Règlement n Le président Hamid Haddadj se souviendra certainement très longtemps de son passage à la tête de la fédération algérienne de football (FAF). Et comment, surtout au vu du nombre très élevé d'affaires «scabreuses» qu'il a eu et qu'il aura encore à traiter et qui à chaque fois ont défié ou «défieront» son autorité. La dernière en date est celle de l'USM Annaba dont la direction du club a refusé, jeudi, la retransmission en direct de la rencontre devant opposer l'équipe bônoise à la JSM Béjaïa, leader du championnat, et programmée par les services de la sportive de l'Entv. Faisant fi de la réglementation, pourtant très sévère à ce sujet (le code disciplinaire des règlements généraux de la FAF prévoit en son article 121 un match perdu par 0 à 3 et une lourde amende de 250 millions de centimes), les dirigeants annabis ont tout simplement refusé l'accès du stade du 19-Mai-1956 à l'équipe de l'Entv. Cette dernière a été même empêchée, avec agressivité verbale, de filmer les trois minutes de séquences dictées par le droit à l'information. La menace, faut-il le souligner, était dans l'air depuis que les présidents de clubs de la Nationale Une ont exigé leur quote-part des droits télés et une révision de leur barème, mais le club annabi a trouvé le bon prétexte, selon ses dirigeants, pour passer à l'acte. Dans une déclaration faite aux représentants de la presse présents au stade d'Annaba, le second homme du club, Smaïn Kouadria, a indiqué que ce refus n'est qu'une réponse à l'Entv pour sa couverture tendancieuse du dernier match de l'USMAn à El-Eulma (0 à 1) où plusieurs actes de violence et d'agressions subis par les Annabis ont été passés sous silence et surtout sans … images ! Les dirigeants de l'USMAn accusent directement les services de l'Entv dont les techniciens ont tout filmé le jour de ce match, mais qu'ils n'ont rien montré après lors des séquences passées dans les différentes émissions sportives. Ne s'arrêtant pas là, le vice-président annabi dénonce les deux poids, deux mesures de l'Unique qui, selon les cas et forcément à la carte, «montre ce qu'elle veut et quand elle veut». «C'est honteux, poursuivra Kouadria, et dire que c'est de cette manière qu'on veut lutter contre la violence dans nos stades. L'USMAn, qui a déjà payé un lourd tribut à ce sujet, ne va pas se taire et dénoncera la partialité de l'Entv comme elle se considère solidaire de la revendication des clubs de la Nationale Une concernant les droits de retransmission (8 millions de dinars/an) considérés comme dérisoires». Du côté de l'Entv, si l'on reconnaît que la revendication des clubs est légitime et qu'un cadre légal existe bel et bien pour en débattre, d'autant que le président Haddadj et le ministre de la Jeunesse et des Sports (il y a une dizaine de jours) ont promis de prendre en charge ce dossier «brûlant», on rejette en revanche la façon de faire des Annabis qui, selon le responsable de la sportive, ouvre la voie à toutes les dérives. Hassan Djaber, le présentateur de l'émission Mina Al-Malaeb (En direct des stades) a appelé jeudi, depuis sa tribune à une stricte application de la réglementation qui prévoit un match perdu pour le club annabi et une amende de 2,5 millions de dinars. Voilà un autre dossier qui risque de faire du bruit dans les jours à venir où la FAF est appelée à se prononcer et Dieu sait combien le football algérien souffre de toute cette déliquescence et cette absence d'une gestion rigoureuse.