Le poulet prend des ailes avec une augmentation vertigineuse des prix. A 320 DA le kg, il est devenu inaccessible pour beaucoup d'Algériens. Idem pour l'œuf qui a atteint 12 DA l'unité. Des prix qui ne semblent pas près de fléchir avant le mois de février au moins, selon l'Association des aviculteurs. L'association des aviculteurs justifie cet état des lieux par la perpétuelle augmentation des prix de l'aliment et les pertes subies par les éleveurs. Le prix de l'aliment destiné à la filière avicole a, en effet, disent-ils, dépassé, il y a à peine quelques semaines, les 4 000 DA le quintal. Le prix de production s'est vu ainsi largement surpasser le prix de vente. C'est ce qu'a indiqué Mokrane Mezouane, président de l'Association de la filière avicole (AFA), ce mercredi matin, sur les ondes de la Chaîne III. «Le premier semestre de 2008 et l'année écoulée ont connu une véritable flambée des prix du pétrole. Ce qui n'a pas été sans conséquence sur les produits alimentaires particulièrement les céréales», a tenu à expliquer l'intervenant avant de rappeler que «90 % des matières alimentaires de bétail sont importées». Devant ces difficultés, les éleveurs étaient dans l'obligation de prendre un certain nombre de décisions. Il s'agit, entre autres, de la réforme d'une bonne partie de leur cheptel, alors que d'autres ont choisi carrément de mettre la clé sous le paillasson. Temporairement ou définitivement, notamment ceux qui ayant abandonné leurs activités, ne pouvaient plus, selon l'orateur, subvenir aux besoins de leur cheptel. La consommation habituelle de la viande blanche est estimée à quelque 24 000 tonnes par mois, soit 16 millions de poulets. Avec les différents facteurs cités précédemment, l'offre a diminué pour atteindre 20 000 tonnes, soit 13 millions de poulets. Idem pour les œufs dont la production qui était de l'ordre de 370 millions par mois, est tombée à environ 270 000 œufs. Le pouvoir d'achat des Algériens étant ce qu'il est, la demande s'est vue, elle aussi, chuter. Peu de ménages peuvent se permettre un poulet à 320 DA le kg. Les pouvoirs publics avaient, face à cette augmentation des prix, envisagé une batterie de mesures pour relancer l'activité avicole dont la suppression de la TVA sur l'importation des céréales. Une annulation qui, à la grande surprise des éleveurs, «ne touche pas tous les maillons de la chaîne de production», déplore le président de l'association qui souhaiterait voir cette suppression s'élargir à la fabrication d'aliments, ainsi que la production de poulet et d'œuf. «Les éleveurs continuent à payer la TVA» et l'incidence tant attendue sur le prix de vente reste lettre morte. Enfin, avec la reproduction du cheptel engagée par les éleveurs, l'Association prévoit une meilleure production d'ici à trois mois et par conséquent une baisse du prix de la volaille.