Vetusté n Le parc immobilier de la commune de Bab El-Oued, à l'instar de celui de plusieurs quartiers d'Alger, compte des immeubles construits à la fin du XIXe siècle. Confrontée aux aléas de la nature et aux différentes activités humaines, une partie de ce parc immobilier, dont l'âge dépasse aujourd'hui les cent cinquante ans, menace à tout moment de s'effondrer. Ce qui s'est passé dimanche dernier à la rue Jean-Jaurès, quand le plancher d'un bâtiment s'est écroulé, a remis sur le tapis la question du vieux bâti à Alger et particulièrement à Bab El-Oued. Le danger est imminent d'autant plus qu'il concerne actuellement des centaines de familles vivant sous un toit qui peut s'avérer meurtrier. Ces dernières, en l'absence d'une prise en charge réelle de leur préoccupation de la part des pouvoirs publics – plus que jamais interpellés – se contentent de faire des demandes de logement et de prier Dieu afin qu'il n'y ait pas d'intempéries ! Le parc immobilier de cette commune a subi des dégâts importants suite aux inondations de novembre 2001 et le séisme de 21 mai 2003. En effet, 3 035 logements ont été réhabilités et plusieurs autres démolis. Mais beaucoup reste à faire et la menace demeure. Selon le président de l'APC, Hacen Kettou, les raisons qui sont derrière la dégradation effrénée des immeubles sont diverses. «Il y a d'abord le citoyen qui n'entretient pas son logement et ne respecte pas les normes en vigueur quant il procède à des aménagements intérieurs. Il y a aussi la responsabilité des propriétaires privés qui doivent veiller à la réhabilitation de leurs immeubles et ne pas se contenter de la collecte de l'argent des loyers. Il y a également les organismes logeurs, comme l'Opgi et la Régie foncière de la ville d'Alger, qui sont chargés normalement, de l'entretien permanent de leurs biens immobiliers», estime le maire. Il ajoute que des citoyens ont construit des appartements sur les toits des immeubles, ce qui a aggravé la vulnérabilité des fondations. «Nous avons aussi un problème avec les explosions de mines à la carrière Jaubert. Elles provoquent des vibrations intenses et des fissures aux murs des bâtiments», a-t-il indiqué. Concernant le classement des immeubles touchés par le séisme de 2003, M. Kettou affirme : « Les bâtiments classés orange 4, qui n'ont été ni réhabilités ni démolis, ont basculé au rouge pour que les familles y habitant bénéficient d'un relogement. En somme, l'alerte est désormais déclenchée afin d'éviter d'autres victimes. L'Etat est appelé à multiplier les efforts pour assurer à ces citoyens en danger de mort un toit protecteur. La population de Bab El-Oued, fortement éprouvée par des événements tragiques, ne souhaite pas vivre d'autres drames.