Résumé de la 11e partie n Contre l'avis de son frère, Jean décide de se rendre à la prochaine réunion des Amis de Haggard et Mark veut l'y accompagner... Elle accepta sans se faire prier — D'accord. Elle avait confiance en Mark mais commençait, en revanche, à douter de son frère. — On pourra manger un morceau ensemble, après mon travail, et aller à Fenley Hall à pied. Ce soir-là, en rentrant de son travail, Jean regarda bien à droite, puis à gauche, accordant une attention particulière aux véhicules garés. Mais ils paraissaient vides, et nulle ombre menaçante n'était tapie sous un porche. Elle monta chez elle et passa un plat surgelé au four à micro-onde. Jeudi, le temps était maussade et bruineux. Par une journée pareille, Jean aurait préféré rester au lit. Elle laissait toujours son réveil réglé sur la station pour laquelle elle travaillait et le joyeux bavardage du météorologiste et le flash d'information de sept heures qui suivait étaient les premiers sons à lui parvenir. Ce jour-là était comme les autres. Le temps qu'il faisait venait en priorité parce que ses employeurs jugeaient que c'était ce qui intéressait le plus les auditeurs au commencement d'une nouvelle journée. Suivaient le point sur la circulation et la nouvelle du jour, en l'occurrence un incendie qui s'était déclaré dans une rue marchande de la périphérie. Jean se glissa hors des draps et s'avança, sur la pointe des pieds, jusqu'à la salle de bains. Tandis qu'elle se brossait les dents, elle se rappela soudain Eugene et la réunion des Amis de Haggard. Vu qu'elle devait auparavant dîner avec Mark, elle passa l'une de ses plus jolies robes. Cela mit la puce à l'oreille de Heather, du bureau voisin. — Un rendez-vous important, ce soir ? — Mon frère donne une conférence pour une société littéraire. — Vachement palpitant, grommela Heather. Pour qui ? Pour la société Jane Austen ? — H. Rider Haggard. — Il y a encore des gens qui lisent ce type ? — Visiblement oui. Ils prêtent des exemplaires de ses romans à chaque réunion. — Comment il s'appelait, déjà, celui où la femme meurt brûlée vive à la fin ? — Tu dois faire allusion à Elle. Mais les flammes ne font que la flétrir, détruisant son immortalité. Je le sais parce que je viens de le relire. Heather regarda Jean d'un air désolé. — Eh bien, amuse-toi ! Lorsque Mark et elle arrivèrent à Fenley Hall, vers huit heures moins le quart, la moitié des sièges étaient déjà occupés. Mme Grist se tenait à l'entrée, dans une robe habillée, aux manches longues et amples. Elle récupérait, par avance, certains des livres empruntés. Jean rendit le sien sans dire un mot. Elle remarqua que des lecteurs, désireux de connaître la suite, empruntaient des exemplaires d'Ayesha, le second volume de la série. Eugene n'était nulle part en vue, et elle s'assit pour l'attendre. Cette fois-ci, ce fut Martin Grist qui s'avança d'un pas décidé vers le podium.(à suivre...)