Il y a dix ans, le kidnapping était totalement étranger à la société algérienne. Même si des cas isolés étaient signalés ici et là dans les années 1980, ils ne concernaient que les affaires liées au banditisme, aux agressions, aux trafics en tout genre (voitures, fausse monnaie, drogue…) ainsi qu'aux règlements de comptes. Mais leur nombre était très limité et chaque enlèvement jetait l'émoi au sein de la société. Ce n'est qu'au début des années noires du terrorisme que les enlèvements ont commencé à être utilisés comme moyen de pression politique. Tout le monde se souvient de l'enlèvement, en 1994, du chanteur kabyle Matoub Lounès, une affaire où il n'a pas été question de rançon mais qui avait comme objectif l'intimidation d'une région hostile au projet politique des auteurs du rapt. Mais les choses ont beaucoup évolué ces 5 dernières années. Les groupes terroristes en quête de ressources financières, ont été les premiers à procéder à cette stratégie mafieuse. Mais très vite, cette pratique criminelle est adoptée par des groupes et des réseaux criminels qui n'ont aucun rapport avec le terrorisme proprement dit. Des réseaux parfois bien organisés qui demandent systématiquement une rançon après chaque enlèvement…