Débat n Une étude sociologique universitaire s'avère «nécessaire» pour le processus de développement du théâtre de marionnettes en Algérie. «Cette étude universitaire est à même de déterminer quel genre de théâtre de marionnettes et les moyens humains et matériels à mobiliser pour réhabiliter cette activité tombée en dégénérescence», ont-ils estimé, en marge du festival national de théâtre de marionnettes qui se tient à Aïn Temouchent, appelant à la réalisation d'une résidence des artistes avec la contribution «concrète» des premiers concernés pour faciliter cette opération d'émulation du théâtre. Pour Khaled Belhadj, metteur en scène, comédien et plasticien, cet art «doit être pris au sérieux, pour qu'il puisse présenter des spectacles de qualité». Bouziane Benachour, président du jury, s'est demandé, pour sa part, si le théâtre pour enfants doit passer uniquement par la marionnette, une poupée manipulée. «La réponse à cette question, a estimé le journaliste écrivain, réhabilitera l'activité qui intéresse également l'adulte». Il faudrait définir, selon lui, le concept du théâtre et choisir entre l'imbrication du conteur et des marionnettes. L'organisation du théâtre de marionnettes, un réservoir immense, constitue une «urgence», selon un membre de la troupe de Tipaza. «L'activité doit se diriger vers l'enfant et non le contraire», a-t-il dit. Un concepteur de marionnettes a appelé, quant à lui, à la création d'un atelier de l'histoire de la marionnette en Algérie, qui remonte, selon M. Moulefra, membre du jury, à Adar, premier marionnettiste en Algérie, qui a été suivi de Houari, Zenasni Mimoune, Maarouf et Mme Boukhoubza, entre autres. M. Moulefra, organisateur de spectacles, a mis l'accent sur «la difficulté de faire jouer la marionnette», avant de suggérer l'initiation de recherches dans le texte. Pour Yacine Tounsi, de «Mesrah Elli» de Constantine, la marionnette est sortie du castelet, ce qui constitue en soi une grande nouveauté pour le classique. «Une marionnette qui, a-t-il rappelé, est manipulée par cinq personnes pour lui donner plus de vie et d'âme». Le théâtre de marionnettes doit, selon un membre de la troupe d'Oran, sortir des initiatives personnelles pour s'intégrer dans un cadre organisé d'associations ou de compagnies qui sillonneront le pays. Des ateliers de formation continue doivent également être organisés à longueur d'année, a-t-il suggéré. Le conteur (hakaouati), Meslem Seddik Mahi a relevé, pour sa part, que son métier est un «parent pauvre», en dépit de son importance. «Les marionnettistes peuvent faire appel au conteur pour une meilleure réussite de leurs œuvres», a-t-il ajouté. Le programme de la deuxième édition du festival culturel national de théâtre de marionnettes ouvert samedi à Ain Temouchent, prévoit aussi l'organisation, à la bibliothèque communale Malek-Bennabi, de séances de contes pour enfants.