Mystère n Les malheureux parents se rendent compte dès le début, qu'ils ont donné naissance à une ogresse. Mais il gardent le secret. Les ogres et les ogresses apparaissent également dans les contes ouarglis. Comme dans les autres contes algériens, l'ogresse est toujours plus cruelle que l'ogre. On raconte qu'autrefois, un couple qui est resté longtemps sans enfants, a deux filles. De parfaites jumelles, mais alors que l'une des filles est un être humain, la seconde, est une ogresse. Les malheureux parents s'en rendent compte dès le début, à la voracité du bébé : il a failli, à la première tétée arracher le sein de sa mère. On a dû lui confectionner un biberon spécial, que l'on remplissait de lait de chèvre. Si au début, une seule chèvre suffisait, il fallait en augmenter le nombre, au fur et à mesure que le bébé grandissait. — cette fille est un monstre ! se plaint le père. — c'est notre fille, dit la mère. — au train où elle va, elle va nous causer des ennuis ! La mère regarde son mari, effrayée. — que veux-tu faire ? — je veux la tuer ! — non, c'est notre enfant ! — alors, tu dois en assumer la responsabilité ! Le père abandonne ainsi son projet de tuer sa fille. Mais on garde le secret : personne ne sait, dans l'entourage de la famille, qu'une ogresse est en train de grandir. Les années passent. Les deux fillettes grandissent. Elles sont toutes les deux belles et intelligentes, mais l'ogresse, elle, commence à faire des siennes. Un jour, après avoir joué avec sa sœur, elle entre dans la hutte où on parque les bêtes et elle dévore un mouton. Sa sœur est horrifiée. — si tu rapportes ce que j'ai fait, je te mangerai ! Le soir, le père compte ses animaux et il trouve qu'il en manque un. — où est-il passé ? demande-t-il. — il s'est sans doute échappé, demain, on le retrouvera. Mais le lendemain, on a beau chercher le mouton, on ne le retrouve pas. Quelques jours, après, c'est une chèvre qui disparaît, puis une brebis, puis l'âne. Le père est pris de soupçons. — ne serait-ce pas notre fille qui les mange ? La mère – qui a compris que c'est sa fille – s'écrie : — oh, non, ma fille ne ferait jamais une chose pareille ! Pour en avoir le cœur net, le père revêt une toison de mouton et se tient dans un coin. Sa fille arrive et veut le manger. Mais il réussit à lui échapper. — c'est ta fille qui mange les animaux, dit-il à sa mère. Mais quelques temps après, des enfants se mettent à disparaître. — mon fils, a disparu, vous ne l'avez pas vu ? — ma fille n'est pas rentrée ! Puis c'est au tour des adultes de disparaître : l'ogresse les dévore tous, les uns après les autres. La panique s'empare de la population. (à suivre...)