Résumé de la 2e partie n La grenouille menace la poule d'appeler le chat, son pire ennemi, si elle ne la laisse pas entrer chez elle et manger ses provisions... Si tu crois que j'ai peur de tes simagrées ! dit la poule. Mais Grenouille ouvrait la fenêtre et criait à plein gosier : — Chat ! Chat ! Viens ici croquer la poule ! La poule referma la fenêtre d'un coup sec et tira le verrou. — Bon, ça va, fripouille ! Sers-toi ! Manges-en donc, de ce mil ! Et puisses-tu t'en étouffer ! Grenouille ne se fit pas prier, et bientôt tout le mil fut mangé. Grenouille se frotta la panse, s'étira, s'allongea sur un coude, bâilla. Bien au chaud, l'estomac plein, il ne restait plus qu'à dormir. — Poule, demanda la grenouille, je peux me coucher sur ton lit ? — Clic, clac, cloc, pas question ! M'as-tu aidée à faire ce lit ? Tout le temps que j'ai travaillé, tu as ricané en douce. Tout le temps que j'ai ramassé le bois, toi tu t'es tourné les pouces. Tout le temps que j'ai glané le mil, tu n'as fait que gober les mouches. Tout le temps que j'ai préparé ce lit, tu t'es vautrée dans la mousse. Et maintenant tu voudrais me prendre mon lit douillet ? — Oui, et si tu ne me laisses pas m'y coucher, j'appelle le chat, le grand méchant chat, qui dévore tout ce qui a des plumes. — Tais-toi donc un peu, tu radotes. Mais Grenouille se mit à faire des bonds sur place, en hurlant à s'égosiller : — Chat ! Chat ! Viens ici croquer la poule ! — Oh, la paix, tu me rendras sourde ! Et puis tiens, vas-y, espèce de bonne à rien ! Va te prélasser sur mon lit. Grenouille s'affala sur le lit de la poule et dormit d'un sommeil de bûche. Elle ronflait comme un sapeur lorsque enfin l'averse cessa. Aussitôt, Poule sortit vérifier si ses potirons étaient toujours bien sur le toit. Elle gardait l'œil aux aguets ; le chat n'était peut-être pas loin. Mais les potirons étaient là, et le chat n'y était pas. — Parfait, dit la poule. Et elle rentra en claquant la porte. Le fracas réveilla Grenouille en sursaut. Courageuse comme elle l'était, elle plongea sous le lit. — Maline, gloussa la poule. L'orage est terminé, va. La grenouille s'extirpa des herbes sèches et dit : — J'ai faim. — Eh bien, monte sur le toit, tu y trouveras des potirons. Choisis les plus beaux et rapporte-les-moi, je les ferai cuire. — Mmmm, dit Grenouille. Du potiron. J'ai toujours adoré ça. Mais elle restait assise sur le lit. (à suivre...)