Résumé de la 1re partie n Mme Risk et son amie Rachel parlent d'éventuels investissements dans l'or... Pas maintenant. Il a dit que si je passais tôt, on pourrait en parler. Et, par ailleurs, je te signale que certains de ses machins en or sont neufs. Il a dit qu'il pourrait m'expliquer comment fonctionne le marché mondial. Un métal noble, c'est ainsi qu'il a appelé l'or. En tout, il n'y en a que trois. — L'or, le platine et l'argent. Mais c'est l'or qui possède l'histoire la plus ancienne. — Comment tu sais... oh, laisse tomber. De toute façon tu sais toujours tout, j'avais oublié. Rachel gloussa. Ayant à peine un peu plus de vingt ans elle pouvait encore le faire de façon charmante. A cause de ce gloussement, elle ne remarqua pas les sons qui provenaient de la Maison Dallour, spécialiste du timbre et de la monnaie de collection. Mme Risk. fit pivoter Rachel, l'entraînant en arrière, ce qui eut pour effet de transformer le gloussement en gémissement étouffé. Elle poussa Rachel vers la vitrine de l'agence immobilière, à côté de la porte ouverte de la boutique. Elle lui montra du doigt des photos aux couleurs passées, où l'on voyait des maisonnettes à louer pour, l'été (probablement déjà réservées pour la saison à venir) et lui fit signe de se taire. Rachel ignora l'ordre et grommela : — Si tu veux que j'investisse dans l'immobilier, il faudra m'en parler plus gentiment. — Ecoute ! Décontenancée, Rachel se colla elle aussi contre la vitrine, et écouta. Puis elle se redressa. — Oh, c'est tante Marguerite. Mme Risk se retint de pouffer. — Et dire que moi, on m'appelle une sorcière ! L'esprit non conformiste de Mme Risk - que Rachel partageait - ainsi que son étrange aptitude à voir ce qui échappait le plus souvent aux autres lui valaient de passer pour une sorcière aux yeux des habitants de Wyndham. La plupart la craignaient - situation dont elle profitait sans vergogne. D'autres étaient intrigués, et quelques-uns, l'acceptaient comme elle était. C'est parmi ce dernier groupe, très restreint, qu'elle choisissait ses amis. Après que Mme Risk eut empêché Rachel de commettre. un fatal geste de désespoir, cette dernière avait elle aussi été «choisie» par son aînée. Sans être consultée, ce qui était typique de Mme Risk. Au bout de deux ans d'une amitié parfois épineuse, Rachel avait commencé à se désigner comme l'apprentie sorcière de Mme Risk. Et il n'était pas toujours certain qu'elle plaisantât. De l'intérieur de la boutique leur parvenait le son d'une voix haut perchée et moqueuse. A chaque seconde elle augmentait en volume et en intensité : — Et ne t'avise pas de me dire que ça ne sert à rien, espèce de vermisseau. Après tout ce que j'ai fait pour toi, c'est normal que tu me sacrifies un peu de ton énergie, non ? C'est à moi que tu dois ta soi-disant carrière. Je t'ai bien acheté cette boutique, non ? Sans moi, tu aurais fini... Si je n'avais pas (à suivre...)