Résumé de la 2e partie n Mme Risk est, au yeux des habitants de Wyndham, une sorcière, et sa jeune amie Rachel, se désigne comme son apprentie... Harry ! Où est-ce que tu vas ? Ne te détourne pas quand je te parle ! Tu dormirais dans le hall des immeubles, voilà où ! Alors, comme je te l'ai déjà dit, je veux une description détaillée de chaque fichu timbre ou pièce de ce magasin, qui en indique la valeur, la nature et la provenance. Et n'essaie pas de t'en tirer avec tes abréviations à la noix. Je n'y comprends rien. Souviens-toi juste d'une chose : personne n'emploiera jamais un bon à rien comme toi. A part moi. Ce que c'est que d'avoir bon cœur ! Mmmm, et puis ça me permettra aussi de garder l'œil sur toi. Si tu as trafiqué les livres de comptes, je le saurai bien assez tôt. En tout cas, commence par garder la boutique ouverte le soir. Il faut faire davantage de ventes ou je ne pourrai plus me permettre de te garder comme employé. Parce que tu me coûtes cher, vu que je te laisse habiter l'appartement à l'étage. Je pourrais en tirer un loyer, si je voulais. — Ouais. Tu parles d'une faveur ! murmura Rachel, à l'adresse de Mme Risk. Elle le laisse habiter ce trou à rats de studio de manière à ce qu'il lui serve de chien de garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept. Elle fait tout ce qui est en son pouvoir pour l'empêcher d'aller gagner un meilleur salaire ailleurs. Il ne peut même pas se payer trois repas par jour. Et il n'a pas la sécu. Tu te rappelles sa grippe de l'année dernière ? Si le Dr Giammo ne l'avait pas soigné gratuitement, il serait mort à l'heure qu'il est ! La voix poursuivait, lancinante : — Et je te préviens que je ne veux plus voir ces sales gosses traîner dans la boutique ! Et pendant que tu y es, astique un peu tout ça ! Ça se dégrade ici. Comme toi. Elle s'esclaffa. — Au fait, reprit-elle. Ça me rappelle un truc. Fais nettoyer le smoking que je t'ai acheté l'automne dernier. Tu vas m'accompagner au... eh, où est-ce que tu vas ! Reste là ! C'est bientôt le gala de St Boniface. Tout le monde y sera. Cette vieille chauve-souris de Velma, j'ai entendu dire qu'elle irait avec sa sœur ! C'est pas la meilleure ? Cette bouffonne n'est même pas capable de se dégoter un cavalier. Elle gloussa. Puis son ton se fit enjôleur : — A présent, cesse de faire des caprices. Fais confiance à maman, tu ne le regretteras pas. Maman t'aime tant. Est-ce que j'aurais fait un testament où je te lègue tout, si ce n'était pas le cas ? Allez, maintenant, fais-moi un bisou. Suivit un bruit de succion. Mme Risk s'engouffra dans la boutique et claqua si brutalement la porte derrière elle que les vitres du bâtiment entier vibrèrent. A l'intérieur, une femme corpulente, vêtue d'une robe voyante en jersey fleuri, s'écarta brusquement de la chétive silhouette à cheveux bruns grisonnants qu'elle semblait sur le point d'engloutir. — Eh ! Qu'est-ce que (à suivre...)