Même si une diminution des saisies est enregistrée en 2008 comparativement à 2007, ce fléau, qui concerne en premier lieu les cosmétiques, n'en continue pas moins de ronger l'économie nationale et de représenter un véritable danger pour la santé publique. Les opérateurs économiques sont appelés à réagir en sollicitant la protection de leurs produits par les services des douanes. Pour l'année 2008, les services des douanes ont procédé à la saisie d'un million cent mille articles contrefaits, d'une valeur estimée à plus de 150 millions de dinars, a déclaré, ce matin, Boualem Medjber Bouanam, directeur de la lutte contre la contrefaçon à l'administration générale des douanes, sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Les produits cosmétiques arrivent en tête de liste de ces articles saisis. Une baisse de 50% a été enregistrée par rapport à l'année 2007 où les douanes avaient saisi deux millions deux cent mille articles issus de la contrefaçon. «Les producteurs de cosmétiques se sont rapprochés de l'administration des douanes et ont demandé la protection. C'est pour cette raison que nous accordons une attention particulière lors du contrôle de ces produits au niveau des enceintes portuaires», a précisé l'invité de la radio. Les producteurs des pièces de rechange des véhicules ont également demandé protection et formé des douaniers sur les modalités de reconnaître la pièce d'origine et la contrefaite. Ce qui est surprenant est le fait que les producteurs nationaux des médicaments se plaignent de l'existence de produits pharmaceutiques contrefaits sur le marché national, mais ne demandent pas de protection auprès des services des douanes. Même le ministère de la Santé n'a rien entrepris dans ce sens ! M. Bouanam a souligné que la douane n'est habilitée à intervenir que s'il y a une demande de protection d'un propriétaire d'une marque. «Lorsqu'il s'estime lésé et touché par la contrefaçon, le propriétaire saisit l'administration des douanes et fait une requête de protection et, à ce moment-là, l'administration des douanes alerte ses services à l'échelle nationale quant à l'introduction de ce type de marchandise», a-t-il encore expliqué. Lorsque les douanes interceptent ce type de produits, elles appellent le propriétaire de la marque pour «faire l'expertise ensemble et si ce dernier confirme que le produit importé est un produit contrefaisant son produit d'origine, les douanes procèdent à la retenue du produit concerné». Les produits contrefaits proviennent généralement des pays asiatiques, notamment de Chine, un pays réputé dans ce domaine. «Nos services font beaucoup plus attention lors du contrôle des produits émanant de ce pays», a indiqué l'invité de la radio. Selon l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa), l'économie nationale subit une perte de 25 à 30 milliards de dinars annuellement en raison des effets néfastes de la contrefaçon.