Objectifs n L'Egypte et la Turquie ont appelé à une réconciliation interpalestinienne, essentielle pour une trêve durable à Gaza après l'agression israélienne, estiment les deux pays. «L'offensive israélienne n'aurait pas eu lieu s'il n'y avait pas de divisions et de divergences parmi les Palestiniens», a déclaré, hier, mercredi le président égyptien Hosni Moubarak à l'issue de ses entretiens avec son homologue turc Abdullah Gül. «J'ai souligné auprès de Gül l'importance que nous attachons à une réconciliation interpalestinienne car l'intérêt du peuple palestinien est avant tout une réconciliation entre les différents groupes», a déclaré le président. Les Egyptiens ont également appelé le Hamas et le Fatah à se réconcilier et à former un gouvernement qui puisse être accepté par la communauté internationale. Les deux mouvements sont profondément divisés depuis que le Hamas a pris le contrôle de la bande de Gaza en 2007. Cette rupture s'est encore aggravée depuis l'offensive israélienne de décembre qui a fait plus de 1 300 morts. Pour sa part, Gül a déclaré que la Turquie souhaitait continuer à soutenir les efforts de l'Egypte en vue d'établir une paix durable à Gaza et de réconcilier les Palestiniens. «Il est vital d'avoir une unité parmi les Palestiniens et les Arabes alors qu'un nouveau gouvernement va accéder au pouvoir en Israël et qu'il y a une nouvelle administration américaine», a-t-il dit. L'Egypte avait déjà parrainé le cessez-le-feu qui a duré de juin à décembre 2008. Depuis la fin de l'opération israélienne qui a duré 22 jours et s'est achevée le 18 janvier, dernier, Le Caire multiplie les contacts avec les émissaires d'Israël et du Hamas pour tenter d'obtenir une nouvelle et longue trêve et un arrêt durable des hostilités. C'est dans ce cadre, d'ailleurs, qu'une délégation du Hamas est arrivée, hier, mercredi, au Caire pour reprendre les discussions avec un médiateur égyptien en vue d'une trêve à long terme avec Israël. Un responsable du Hamas et membre de la délégation, Mohammad Nasr, a déclaré qu'elle allait rencontrer ce jeudi le chef des services de renseignements égyptiens pour discuter des garanties quant à l'ouverture, par Israël, des points de passage de la bande de Gaza. «Nous sommes venus pour cette question, du blocus et des garanties», a dit Nasr. «Nous souhaitons discuter avec nos frères égyptiens de ce qu'ils peuvent fournir comme garanties. Nous cherchons un mécanisme», a-t-il dit, ajoutant que l'une des possibilités serait de faire stationner des observateurs européens aux points de passage. Il s'agit de la délégation du Hamas représentée au plus haut niveau depuis le début des pourparlers au Caire. Outre Moussa Abou Marzouk, basé à Damas et dont c'est la première visite dans la capitale égyptienne depuis la fin de l'offensive israélienne, elle comprend également Mahmoud Zahar, le plus influent dirigeant du Hamas dans la bande de Gaza.